La Cour suprême de l’Utah a entendu début novembre des arguments dans une affaire opposant les Témoins de Jéhovah à une jeune fille d’une vingtaine d’années qui aurait été forcée d’écouter l’enregistrement de son propre viol lors d’un comité judiciaire en 2008. Elle n’avait que 15 ans.
La Cour d’appel de l’Utah avait jugé en 2019 que la congrégation n’avait aucune responsabilité en vertu du premier amendement interdisant au gouvernement d’intervenir dans des pratiques religieuses ». Enquêter sur la façon dont une Eglise règle ses affaires internes reviendrait à violer cet amendement.
Pour les avocats de la victime, « si la Cour suprême de l’Utah décidait de se ranger du côté des tribunaux, elle créerait un « dangereux précédent en permettant d’autres comportements préjudiciables de la part d’organisations religieuses. » Ils pointent également que si « cette affaire avait eu lieu dans un cadre laïc, le tribunal n’aurait eu « aucune hésitation » à la renvoyer devant un jury. »
La jeune femme avait porté plainte en 2016 contre quatre aînés de sa congrégation qui l’avaient contrainte à écouter, pendant quatre heures, un enregistrement de son propre viol fourni au comité judicaire par son violeur. Cet homme aurait commencé à la harceler alors qu’elle avait 14 ans et lui 18, et il l’aurait violé à plusieurs reprises.
(Source : Paris Match, 13.11.2020)