Depuis la dénonciation, par des adeptes de Rigpa International, durant l’été 2017 des abus physiques, psychiques et sexuels commis par Sogyal Rinopché, Jean-Baptiste Cesbron, avocat à Montpellier, a déjà recueilli une dizaine de témoignages accusateurs convergents émanant principalement de femmes. Ayant contacté l’Adfi Montpellier et l’Unadfi , ces personnes témoignent toutes des mêmes faits. Selon l’avocat, « il est question d’escroquerie, de détournement de fonds et d’abus de faiblesse ».
La majorité des témoignages proviennent d’ex-adeptes ayant rompu depuis longtemps avec le groupe. Ils ont déclaré que Sogyal Rinpoché, sous couvert du dogme de la « folle sagesse », avait sexuellement abusé de plusieurs femmes, leur avait fait subir violences physiques et humiliations quotidiennes.
Maître Cesbron déplore l’ancienneté des faits relatés par ces victimes, la majorité datant d’avant les années 2000 et sont donc prescrits. Cependant, le volet financier pourrait bien faire l’objet de poursuites si une procédure pénale était engagée. Mais selon l’avocat, « l’enquête sera longue ».
Pour lui tout est pensé dans le groupe pour décourager les adeptes à témoigner. Jusqu’au suivi psychologique proposé en interne pour les convaincre que le groupe n’est jamais en cause dans leur mal être.
Malgré les révélations sur le fondateur de Rigpa, et son limogeage, le centre de Lerab Ling (34), accueille toujours autant d’adeptes. Selon maître Cesbron, ce serait une erreur de le fermer car « ce serait forcer ceux qui fréquentent le temple à intégrer une société où ils n’auraient plus de repères. Comme dans tout mouvement sectaire, les gens sont privés d’identité et sont coupés de leur famille ». Pour lui, « il faut aller au bout de l’enquête et faire oeuvre de pédagogie ».
(Source : Midi Libre, 09.12.2017)
Lire sur le site de l’Unadfi :
– La face cachée de Rigpa : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/la-face-cachee-de-rigpa
– Rigpa dans la tourmente : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/rigpa-dans-la-tourmente