
Dans le village espagnol de Palmar de Troya, une Église marginale, née en 1968 à la suite d’apparitions mariales contestées, s’est érigée en dissidence radicale du catholicisme. Qualifiée de secte par plusieurs experts, elle suscite des inquiétudes.
L’Église catholique palmarienne, qui revendique son autonomie doctrinale et ecclésiale, est aujourd’hui dirigée par un pape autoproclamé d’origine suisse. Depuis 2016, le Nidwaldien Joseph Odermatt, devenu « Pierre III », règne sur cette communauté repliée, qui s’est dotée de sa propre Bible, de dogmes rigides et d’une cathédrale imposante. Ce mouvement, qui considère l’Église de Rome comme dévoyée, est formellement rejeté par le Vatican depuis l’excommunication de son fondateur Clemente Domínguez y Gómez en 1983.
Classée comme secte par plusieurs spécialistes, dont Georg Schmid, du centre relinfo.ch, l’Église palmarienne impose un isolement à ses membres, interdit les journaux, la télévision et la radio. Elle prélève 10 % des revenus de ses fidèles qui sont par ailleurs incités à léguer leurs biens à l’institution. Si son influence a nettement diminué depuis son apogée dans les années 1980, son modèle autoritaire, centré sur un pape jugé « infaillible », continue d’inquiéter les observateurs.
Autrefois forte de plus de 10 000 membres, la communauté ne compterait plus que quelques centaines d’adeptes. Les experts la considèrent comme moins dangereuse que d’autres mouvements sectaires, insistant toutefois sur la nécessité de rester vigilants.
(Source : Blick, 21.05.2025)
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