Condamné à la prison à vie pour meurtre, André Roy sort de 16 années de silence pour raconter son enfance difficile au sein des Témoins de Jéhovah. Il s’est confié aux membres du jury dans le cadre d’une révision judiciaire.
Il a longuement parlé de la ferveur de ses parents. Les Témoins de Jéhovah façonnaient la vie de la famille. Dans ce contexte, André Roy, de nature réservée, rencontrait des difficultés à se faire des amis. Il avait également des difficultés scolaires et a souffert de dépression dès son plus jeune âge. A 14 ans, il tente une première fois de mettre fin à ses jours. Il ne peut en parler à personne, le suicide n’est pas bien vu chez les Témoins de Jéhovah. Pour eux, « les troubles mentaux, les dépressions, […] c’est la preuve qu’on manque de foi », précise-t-il.
Jeune adulte, il est excommunié de sa congrégation en raison de problèmes liés à la drogue et à l’alcool qu’il consomme pour dissiper son mal-être grandissant. A partir de ce moment, ses parents ne lui ont plus jamais adressé la parole, l’ont totalement renié. Il pense que « les préceptes religieux » de sa mère étaient « plus forts que son instinct maternel » : ça l’a détruit.
André Roy développe alors des troubles obsessionnels compulsifs violents jusqu’à commettre l’irréparable le 27 novembre 1999 en tuant Victor Lemay. « Je me faisais peur parce que pour les Témoins, ceux qui ne le sont pas sont mauvais… et comme je ne l’étais plus, dans ma tête à moi, j’étais devenu mauvais », conclut-il.
(Sources : Journal du Québec, 08.03.2016 & Ici Radio Canada, 09.03.2016)