Le journal Rolling Stone a braqué ses projecteurs sur une école du Delaware. Si aucune enquête ne semble officiellement ouverte, le reportage, étayé par de nombreux témoignages d’anciens élèves de La New School, fait ressortir des histoires troublantes.
La New School, une école privée dite alternative, a été fondée par Mélanie Hiner en 1995. Dans une ancienne maison victorienne entourée d’acres de terrain agricole, à environ 4 miles de l’Université du Delaware, l’institution accueille un petit nombre d’élèves (moins de 50 enfants en même temps) de 5 à 19 ans. Mais derrière la façade et la promesse « d’un enseignement différent pour aider des jeunes en difficultés », se cache le théâtre d’incidents troublants. Les propriétaires vantent « un refuge prônant une éducation plus libre que les structures traditionnelles »… moyennant 7 500 dollars par an ! D’anciens élèves et des parents se sont confiés et parlent, eux, « d’une secte faisant plus de mal que de bien ». Mélanie Hiner, cofondatrice de l’école, aurait encouragé une culture du secret et de l’isolement, où la confidentialité était primordiale, même au détriment de la sécurité des élèves. Des témoignages font état d’une supervision insuffisante, favorisant la consommation de drogue, les abus sexuels, la violence et les humiliations. Le mari de Mélanie Hiner, surnommé « Big John », a été décrit comme imposant et intimidant, avec des opinions conservatrices et des comportements inappropriés envers les élèves.
Des élèves qui se souviennent aussi d’un environnement où des remarques homophobes et anti-avortement étaient courantes. Les parents étaient tenus à l’écart des problèmes rencontrés à l’école et ceux qui tentaient de retirer leurs enfants subissaient des pressions.
Malgré ces dysfonctionnements, certains élèves, « sans doute sous emprise » selon les journalistes, disent avoir trouvé refuge dans cette communauté. Pour d’autres, comme Bonnie Allen, l’expérience a été traumatisante. Victime d’intimidation et d’exploitation, il a tenté de se suicider à plusieurs reprises et est finalement décédé à l’âge de 15 ans. Ce tragique événement a entraîné un sursaut chez d’anciens élèves qui, confrontés à ces récits troublants, ont commencé à se regrouper pour partager leurs expériences. Certains ont été contactés par le FBI pour témoigner. Ce dernier refuse de confirmer ou infirmer si une enquête est en cours. L’école, elle, semble toujours en activité, bien que sa page Facebook n’ait pas été mise à jour depuis 2017. Joints par téléphone, les responsables nient « tout acte malveillant » et déclarent « avoir simplement une approche différente qui n’est ni bureaucratique, ni thérapeutique »…
(Source : Rolling Stone, 23.04.2024)