Recherché depuis trois ans, Quiboloy interpellé

Un prédicateur recherché par le FBI pour des accusations de crimes sexuels a échappé, dans un premier temps, à la police philippine. De violents affrontements ont éclaté entre ses partisans et les forces de l’ordre. Il a finalement été interpellé. Mais pas extradé…

Le pasteur Apollo Carreon Quiboloy, qui s’est autoproclamé « fils de Dieu » et a fondé l’Église du Royaume de Jésus Christ en 1985, est en fuite depuis au moins trois ans. Un acte d’accusation américain visant le prédicateur a été émis en 2021. Il est soupçonné d’avoir dirigé un réseau de traite sexuelle. Il aurait contraint des (très) jeunes filles à avoir des relations sexuelles avec lui sous la menace de « damnation éternelle ». L’acte stipule par ailleurs que Quiboloy aurait dirigé un réseau de traite de main-d’œuvre en amenant des membres de l’église aux États-Unis avec des visas obtenus frauduleusement et il aurait forcé des membres à solliciter des dons pour une fausse œuvre de charité.

Le septuagénaire, qui nie toutes les allégations, est soupçonné par la police philippine de se cacher dans un complexe de 30 hectares comprenant une cathédrale, un collège, un bunker et une voie d’accès menant à l’aéroport international de Davao. Elle a tenté de l’interpeller le 24 août mais l’opération a viré à l’affrontement avec des partisans qui auraient jeté des pierres sur les officiers et bloqué une autoroute avec des pneus en feu. La police a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Au moins six policiers ont été blessés et 18 personnes arrêtées.

Au fil des ans, Quiboloy est devenu une personnalité de premier plan. Son église, qui prétend avoir sept millions de fidèles dans le monde entier, gère des entreprises, un collège, une station balnéaire et des médias aux Philippines, selon son site officiel.

Quiboloy est un proche supporter et conseiller spirituel de l’ancien président philippin Rodrigo Duterte, qui apparaissait régulièrement sur un réseau médiatique lié à l’église lorsqu’il était maire de Davao. Dans un post Facebook, sa fille Sara Duterte, vice-présidente philippine, a accusé la police « d’abuser de son pouvoir et de harceler les membres de l’église ». L’avocat du prédicateur a, pour sa part, annoncé qu’il prévoyait de porter plainte contre la police pour avoir perquisitionné le complexe.

Après deux semaines de chasse à l’homme, le pasteur a finalement été interpellé avec quatre membres au siège de l’organisation. Mais aucune extradition n’est pour l’heure envisagée, a déclaré le président philippin.  

(Sources : CNN, 27.08.2024 & TVA Nouvelles, 09.09.2024)

  • Auteur : Unadfi