Dans un article du 10 avril 2015 « Bénin : églises charismatiques, la multiplication des petits saints», Jeune Afrique s’est intéressé à une communauté défrayant la chronique depuis 2013 : l’Eglise de Banamè.
Dissidence du catholicisme romain, l’Eglise de Banamè est née en 2009, dans la paroisse Sainte-Odile-de-Banamè (40 km d’Abomey), de la rencontre entre une mystérieuse jeune femme alors âgée de 19 ans, Vicentia Tadagbe Tchranvoukinni et le prêtre de cette paroisse, Mathias Vigan, qu’elle était venue voir pour être exorcisée. En août 2011, tous deux fondent « l’Église catholique privée de Banamé ».
Un grand nombre de fidèles, y compris prêtres et religieuses, va rejoindre cette église qui diffuse des enseignements contraires à ceux de l’Eglise catholique tout en adoptant ses titres et offices religieux. En 2012, Vicentia se rebaptise «Parfaite» et s’autoproclame « Dieu Esprit-Saint », Mathias s’auto-intronise pape Christophe XVIII. L’Eglise catholique du Bénin les excommunie tous deux début 2013.
Depuis, ces dissidents de Banamè ont été contraints de changer le nom officiel de leur association –l’Église catholique Cité du Vatican Banamè est donc devenue l’Église catholique de Jésus-Christ, et son siège, autrefois Vatican du Bénin a été rebaptisé Cité de la cour céleste.
Tout ceci ne les a pas empêchés de continuer à prêcher et d’attirer des milliers de croyants. L’Église de Banamé promet énormément de miracles et prétend chasser les démons. Les prêches de « Parfaite » sont très virulents à l’encontre des autres religions. Les fidèles sont encouragés à faire un pèlerinage sur la colline de Banamé pour venir écouter les paroles de la réincarnation de « Dieu Esprit Saint » et guérir certains maux.
De nombreuses plaintes sont déposées pour actes de vandalisme, insultes, agressions de fidèles ou de pasteurs d’autres confessions.
En février 2014, des jeunes de Cotonou se sont affrontés à un groupe de fidèles de Banamè qui voulaient évacuer leur terrain de sport afin que « Dieu Esprit-Saint » puisse y tenir un meeting.
Deux jours plus tard, le chef de l’État lui-même convoquait Parfaite et ses dignitaires pour une mise au point sur la nécessité de préserver la paix et le dialogue interreligieux. Un très bref entretien, duquel «Dieu Esprit-Saint» est ressortie plus vindicative et menaçante que jamais.
(Source : Jeune Afrique, 10.04.2015 & Lemag.ma 01/03/2017 & Africa Post News 03.03.2017 & Afrik.com 16.03.2017)