Quand la foi devient instrument de domination 

À la fin des années 1960, dans une Amérique traversée par la contre-culture et la révolution sexuelle, David Berg fonde à Huntington Beach, en Californie, un groupe évangélique qu’il appelle les Enfants de Dieu. Ce mouvement, à la croisée du christianisme apocalyptique et du free love, attire de nombreux jeunes en quête de sens.

David Berg se présente comme le « prophète de la fin des temps ». Sous couvert de spiritualité, il prêche une doctrine où la sexualité devient un outil d’évangélisation. Ses publications, notamment le magazine Poorkid, diffusent des messages troublants. Il y célèbre le pouvoir du regard et la séduction comme expressions de « l’amour divin ». Peu à peu, il pousse ses adeptes à recruter de nouveaux fidèles par le charme et les relations sexuelles.

Derrière cette façade mystique, la secte sombre dans la manipulation et les abus. Des milliers d’enfants naissent au sein du mouvement. Ils sont surnommés les « bébés Jésus ». Dans son ouvrage L’Histoire de Davidito, consacré à son fils adoptif, David Berg justifie même l’inceste et les relations sexuelles entre adultes et mineurs, au nom d’un « partage spirituel ».

Pour le journaliste Don Lattin, auteur de Jésus Freaks, David Berg n’est qu’un « vieux pervers » cherchant à se légitimer par la théologie. Le thérapeute Robert Espiau, qui accompagne d’anciens membres, souligne quant à lui la profondeur des traumatismes laissés par la vie communautaire et la séparation forcée des enfants d’avec leurs parents.

Aujourd’hui, le groupe se fait appeler La Famille Internationale et prétend avoir tourné la page. Mais beaucoup doutent de sa véritable réforme. La justice se dit vigilante. 

(Source : The Daily, 10.10.2025)

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  • Auteur : Unadfi