La Grande mutation continue ses activités à Paris malgré la mise en examen, en avril dernier, de son responsable et de cinq de ses cadres pour abus de faiblesse et corruption de mineurs(1). Mi-juin, la secte organisait un séminaire un plein coeur de Paris.
La Grande mutation ou Groupement de recherche des énergies vibratoires éternelles et Supports vibratoires incorruptibles (GREVE ou SVI) est dirigée par Etienne Guillé qui détiendrait les secrets de la vie éternelle.
Pour y accéder, les adeptes doivent renouer avec leur double céleste en favorisant les vibrations de leur corps à l’aide d’un pendule. Ancien biologiste et chercheur au CNRS, Etienne Guillé a uitilisé ses connaissances scientifiques pour bâtir sa doctrine et lui donner du crédit .
Plusieurs adeptes ont été incités à rompre avec leur famille(2) et leurs proches. Me Bosselut, avocat de parties civiles explique que « l’une des forces de Guillé est d’avoir su théoriser le rejet des proches ».
Si les adeptes font partie d’une race d’élite promis à la vie éternelle, ceux de l’extérieur sont présentés « comme de simples animaux, voire des prédateurs » qu’il faut fuir.
Les cadres prônent également le rejet de la médecine conventionnelle. La plupart des maux étaient sensés être traités grâce à des ondes ou de l’eau « énergisée ». La fille du leader, atteinte d’un cancer dont elle devait décéder, avait refusé les traitements
conventionnels pour « préserver son être céleste ».
Parmi les adeptes, plusieurs cas d’hospitalisation en unité psychiatrique et un suicide ont été signalés.
La Grande mutation n’a pas de statut légal. Seule une partie des sommes collectées transite par le système bancaire. Elle brasserait plus de 100 000 euros par an, soit une centaine d’euros par mois et par adepte.
Pour Me Bosselut, « Guillé ne cherche pas tant à s’enrichir qu’à contrôler ses fidèles ».
L’information judiciaire a été ouverte en octobre 2013 suite à des signalements parvenus aux autorités en 2012 pour des faits datant de 2006. Mais l’enquête laisse à penser que Guillé opère depuis le début des années 1990, voire 1980.
(Source : AFP, 07.08.2015)
(1) Lire sur le site de l’UNADFI, Mise en examen du chercheur au CNRS devenu gourou : https://www.unadfi.org/domaines-infiltration/sante-bien-etre/pratiques-non-conventionnelles/
mise-en-examen-du-chercheur-au
(2) Les familles de victimes de La Grande mutation lancent un appel
sur le site : www.grandemutationsansgourou.wordpress.com