Ouverture d’une enquête après de nouvelles révélations 

La ministre de l’Éducation canadienne, Sonia LeBel, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la Mission de l’Esprit-Saint à la suite de nouvelles révélations concernant les activités de ce mouvement religieux accusé de dérives sectaires.

« Cette situation est inacceptable. L’éducation et la sécurité des enfants sont non négociables », a déclaré la ministre sur X. Après des décennies de signalements, le gouvernement du Québec a (enfin) déclenché une enquête impliquant l’Éducation, la Protection de la jeunesse et la Sécurité publique au sujet de la Mission de l’Esprit-Saint, un mouvement religieux soupçonné de pratiques sectaires dans six municipalités de la province. Ce groupe, fort de 2 500 à 3 000 membres, est accusé de diriger des écoles illégales, de marier des adolescentes et de priver les filles d’éducation. Le reportage récent de la journaliste Marie-Christine Bergeron (Noovo info) a ravivé les inquiétudes en donnant la parole à d’anciennes adeptes. Les témoignages décrivent un système d’enseignement clandestin où les parents fabriquent de faux bilans pour échapper à la surveillance des autorités. Les filles sont destinées à la maternité dès l’adolescence. Les garçons, eux, sont orientés vers des formations techniques dès 15 ou 16 ans.

Ce n’est pas la première fois que les médias tirent la sonnette d’alarme. En 2020, des reportages et une série primée sur Crave avaient révélé les dérives de cette secte centenaire d’inspiration catholique, fondée autour de la figure d’Eugène Richer dit La Flèche, considéré comme une incarnation de l’Esprit-Saint.

Mais malgré quelques actions judiciaires ponctuelles depuis 30 ans, le mouvement continue d’échapper au contrôle de l’État. Certains ex-membres estiment que des centaines d’enfants demeurent enfermés dans ce système éducatif illégal.

La porte-parole en éducation du Parti libéral du Québec (PLQ), Madwa-Nika Cadet, exige que les résultats de l’enquête soient rendus publics. Elle accuse la CAQ (Coalition avenir Québec) d’avoir abandonné ces enfants et s’interroge sur l’efficacité du suivi ministériel prévu par la Loi sur l’instruction publique. « Le processus ne fonctionne manifestement pas puisque toutes ces familles sont passées sous le radar », a-t-elle dénoncé. Le cabinet de Lionel Carmant a pour sa part indiquée ne pas vouloir commenter le dossier pour le moment. 

(Sources : Noovo Info, 09.10.2025 & La Presse, 11.10.2025)

  • Auteur : Unadfi