Nouvelle accusation contre l’ancien dirgeant de l’IBLP

Dans l’Illinois, dix femmes intentent un procès pour viol et harcèlement sexuel contre Bill Gothard, leader durant des décennies du mouvement conservateur l’Institut de formation avancée (Advanced Training Institute, ATI), émanation d’une église, The Institute in Basic Life Principles (IBLP). Les plaintes concernent également d’autres membres de la communauté qui n’ont jamais été inquiétés.

Gothard, âgé aujourd’hui de 81 ans, avait démissionné en 2014 après les témoignages d’une trentaine de femmes affirmant qu’il les avait molestées et harcelées sexuellement ; certaines étaient mineures. Ces mêmes femmes ont porté plainte contre l’IBLP.
L’institut de Gothard était autrefois un lieu de rassemblement populaire pour des milliers de familles chrétiennes conservatrices. L’IBLP serait en train de liquider ses actifs (plus de 100 millions de dollars) et prévoit de vendre les locaux de l’Illinois dans lesquels se seraient déroulés les faits. Durant de nombreuses années, des centaines de jeunes venus du monde entier ont été confiés à l’institut ; certains y étaient envoyés par leurs parents, d’autres par le tribunal pour mineurs en tant qu’établissement de référence…
 

Les plaignantes réclament chacune 50 000 dollars de dommages-intérêts, alléguant que Bill Gothard et son organisation leur avaient intentionnellement
infligé des dommages psychologiques graves.
Une des plaignantes, Jane Doe, affirme qu’elle a été violée par son père et par d’autres. Elle dit également avoir été vendue par son père lorsqu’elle
était mineure. Elle s’est confiée à Billy Gothard qui l’a menacée et lui a ordonné d’obéir à ses parents avant d’abuser d’elle à son tour. Elle a notifié ce
viol par mail à l’IBLP en 2013. Convoquée par un conseiller de l’institut, elle est de nouveau violée. La fille adoptive de ce conseiller, également présente
au procès, affirme aussi avoir été abusée par celui-ci.
L’avocat des deux jeunes femmes ne comprend pas pourquoi leurs plaintes n’ont pas été enregistrées. Aujourd’hui, le délai de prescription rend les poursuites difficiles. L’avocat a été contacté par plusieurs hommes et femmes qui souhaitent rejoindre les parties civiles. Un site ouvert par un exmembre d’IBLP a commencé à publier les histoires de plus de 30 femmes affirmant, elles aussi, avoir subi des agressions sexuelles. Gretchen Wilkinson raconte avoir travaillé pour Billy Gothard en 1992 au siège de l’institut : « à nos yeux, il était semblable à Dieu, une figure paternelle qui ne pouvait pas faire de mal. Après avoir fait paraître son témoignage sur le site, Jane Doe a été harcelée par Billy Gothard durant trois semaines.

En 2014, IBLP a mené une enquête interne et conclu qu’ « aucune activité criminelle n’avait été découverte ». Il a estimé que Gothard avait sans
doute eu un « comportement inapproprié » et avait « péché ». Aucune des femmes n’a été contactée durant l’enquête.

(Source : Washington Post, 06.01.2016)