Le dernier rapport1 rendu début septembre par l’Independent Inquiry into Child Sexual Abuse (IICSA) a relevé que le blâme des victimes, l’abus de pouvoir et la méfiance à l’égard de l’autorité sont courants dans un large éventail de congrégations religieuses.
Les témoignages entendus par l’IICSA concernaient des violences subies depuis les années 1940 jusqu’aux années 2000 dans 38 organisations et milieux religieux anglais et gallois. Elles comprenaient l’Église d’Angleterre, l’Église catholique, les Témoins de Jéhovah, les mormons, l’Armée du Salut, des groupes bouddhistes et musulmans…
Basé sur 16 jours d’audience tenus en 2020, le rapport note une dissimulation généralisée des abus sexuels sur les enfants, dûe à des obstacles organisationnels et culturels tels qu’un respect excessif pour les dirigeants religieux et une méfiance envers les autorités, la crainte d’attenter à la réputation de leur congrégation ou une réticence à aborder les sujets liés à la sexualité.
Le rapport déplore le manque de protection des enfants dans leur communauté et relève qu’ils sont davantage blâmés que les auteurs des abus si bien qu’il a été impossible pour une grande partie d’entre eux de dénoncer leurs agresseurs.
Pour Alexis Jay, président de l’enquête « Les organisations religieuses sont définies par leur objectif moral d’enseigner le bien et le mal et de protéger les innocents et les vulnérables ». Or lors de l’enquête de l’IICSA il est apparu que « beaucoup opèrent en conflit direct avec cette mission ».
Devant ce constat, le rapport recommande que toutes les organisations religieuses aient une politique de protection de l’enfance et demande une modification de la loi pour permettre l’examen des mesures de protection de l’enfance dans les établissements d’enseignement non enregistrés.
(Source : The Guardian, 02.09.2021)
- L’IICSA avait déjà rendu un autre rapport en 2019 : L’IICSA rend un rapport alarmant :https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/9597/
