Au Canada, citoyens et officiels dénoncent le financement des organisations religieuses par l’État. A Prévost, petite ville de la province de Québec, l’exemption d’impôts accordée à un couple de « religieux » fait débat.
Lorraine Gardiol et Thomas Müeller, rebaptisés Barsha et Aviram, leurs noms spirituels, ont décidé de se tourner vers le naturel, l’essentiel et le sacré. Sur leur site Internet, ils vendent des « antennes de vie », à base de cuivre, et différents articles fabriqués à partir de « plasma », une matière invisible… Ces produits seraient destinés à prévenir les maladies, à énergiser les personnes et améliorer leur santé. Aviram admet cependant les limites de leur efficacité : « Le plasma, si on n’a pas une intention ou si on y croit pas, ça ne marche pas ». Elle reconnaît également que ses vertus ne sont pas démontrées scientifiquement.
Et pourtant, leur activité leur a permis de transformer leur modeste demeure en un sanctuaire religieux baptisé le « Sanctuaire Pont de Vie » qui leur a permis, grâce à une exemption d’impôts, d’économiser 3 812 dollars en taxes municipales et scolaires.
Une économie que des résidents de Prévost envient. « Je trouve ça avantageux d’avoir une religion, je suis en train de me dire que moi aussi, finalement, je vais m’en faire une »lance l’un d’eux, non sans humour. En excluant les églises catholiques, le Québec compte 1636 organismes dont les Raëliens, la Mission de l’Esprit Saint, la Scientologie… tous bénéficient des mêmes avantages.
Le maire de Prévost et la Fédération des municipalités du Québec réclament l’abolition de ces avantages.
Luc Grenon, professeur de droit et de fiscalité à l’Université de Sherbrook, partage leur avis. Pour lui la vraie question est de savoir « pourquoi, en 2017, on juge important, pertinent, de financer la religion pour ce qu’elle est : la religion ».
(Source : Ici Radio-Canada, 31.01.2017)