Début juin 2021, une note des services des renseignements militaires faisait part d’une inquiétude quant à la radicalisation de la mouvance survivaliste et notamment au débauchage de militaires ou de policiers afin qu’ils rejoignent la mouvance.
Les renseignements craignent un nouveau passage à l’acte violent de cette mouvance. En effet certains faits divers ont déjà prouvé la possibilité du passage à l’acte des adeptes survivalistes. A titre d’exemple dans l’affaire de l’enlèvement de la petite Mia parmi les organisateurs se trouvaient des individus connus des autorités pour leur appartenance à la mouvance survivaliste.
Au sein des survivalistes, il existe différents courants et certains rattachés à des idéologies politiques notamment d’ultragauche et d’ultradroite. Pour le sociologue Stéphane François, les discours survivalistes ont des points communs avec l’imaginaire du militant de l’ultradroite « : le thème de l’effondrement des sociétés occidentales entre en résonance avec l’idée que nous nous dirigerions vers une guerre civile raciale et qu’il faudrait lutter contre une colonisation par des populations extra-européennes, le grand remplacement ».
Mathieu Burgalassi, auteur d’un livre-enquête sur ces mouvements a observé des gens prêts à s’engager dans la violence, il raconte les entrainements quasi-militaires et extrêmement violents qu’il a pu constater. Pour lui, le risque réside dans le fait que le survivaliste ne voit pas cette violence comme telle mais véritablement comme une sorte de légitime défense. Il a pu constater qu’au sein du survivalisme il n’y a pas d’idéologie fixe, de groupe ou de leader. Il perçoit le survivalisme comme un processus lent et quasi invisible. Les personnes y rentrent à la suite d’une peur viscérale, cherchent à se protéger et petit à petit basculent vers une brutalisation de leur action en acquérant de plus en plus de connaissances quasi militaires
Face à ce risque le député Aurélien Taché a déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi et réclame un rapport parlementaire afin de faire « un état des lieux exhaustif de la mouvance, de son développement, des dérives constatées et des menaces associées ». Parmi ses propositions, une obligation de déclaration en préfecture pour l’organisation de stages, camps ou autres activités. Pour Aurélien Taché, ce mouvement est devenu un véritable phénomène de société, et les stages de survies et l’enseignement de pratiques survivalistes se sont démocratisés au
cours des dernières années.
(Sources : L’Express, 10.06.2021 & Marianne, 10.06.2021 & BFMTV, 14.06.2021 & Le Figaro, 15.06.2021)