Les critiques à l’encontre d’un hôpital psychiatrique récupérées par la CCDH

Le cinq janvier 2019, des membres de la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme (CCDH) se sont réunis devant l’hôpital de Navarre à Evreux (Eure) pour dénoncer les abus de la psychiatrie.


Coutumiers du fait, ils appuyaient cette fois-ci leurs revendications sur le témoignage d’une ancienne patiente de l’hôpital qui s’était plainte dans la presse de ses conditions d’hospitalisation. Mais pour cette dernière, dont les propos ont été repris sans son autorisation, il est hors de question d’être associée à la CCDH, qu’elle sait être une émanation de la Scientologie.

Coralie Gamet, porte-parole de la CCDH, prétend que l’association compte environ un millier de membres et reçoit une dizaine de témoignages par semaine. Elle justifie la manifestation devant l’Hôpital de Navarre par des chiffres alarmants concernant les hospitalisations sous contrainte. Selon elle, « plus de 89% des procédures d’internement décidées par le directeur de l’hopital de Navarre sont des mesures d’urgence ou de péril imminent. » Ce que le directeur dément : 4,7% d’hospitalisations psychiatriques en soins sans consentement, un chiffre bien en-deçà de celui avancé par la CCDH.

Mais le fait que l’hôpital soit ne soit pas exempt de reproches profite à la CCDH. La découverte récente qu’un homme ayant usurpé le titre de médecin ait pu exercer durant un an sans être inquiété et deux suicides dans l’enceinte de l’établissement ont sévèrement entaché sa réputation.

La MIVILUDES appelle à la vigilance sur cette association, dont l’acronyme, entretient la confusion avec des organismes comme la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) ou la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).
Bien que prétendant défendre le droit des patients, la mobilisation de la CCDH n’est pas sans arrière-pensées selon la MIVILUDES : « La dérive thérapeutique devient sectaire lorsqu’elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée. Prétextant l’inutilité des traitements conventionnels, le pseudo-praticien demande au patient d’avoir toute confiance en lui, car lui seul détient la méthode « miracle » seule apte à le guérir. » À l’instar de la CCDH, des mouvements anti-psychiatrie proposent souvent, eux-mêmes, des traitements alternatifs

(Source : Actu, 08.01.2019)