Natasha Lakaev, dirigeante d’une secte new age, est accusée d’avoir travaillé en 2015 en tant que psychologue agréée dans le cadre d’un programme contre l’autisme, Helping Children with Autism (HCWA), parrainé par le ministère fédéral des Services sociaux. Elle a prétendu être une « métaphysicienne » capable de guérir le sida et d’autres maladies, avant de se présenter comme psychologue.
Natasha Lakaev est à la tête de Universal Knowledge (anciennement connue sous le nom de Life Integration Programs) une société basée en Nouvelle-Galles du Sud. Ses cours sont basés sur la « mémoire cellulaire » qui permettrait aux personnes d’accéder aux souvenirs de leurs ancêtres datant de plusieurs milliers d’années.
Elle promet à ses adeptes de les aider à développer leur télépathie et leur « multidimensionnalité ». Elle les prépare au jour où le monde passera de la troisième à la quatrième dimension. Durant les cours, les participants doivent se déshabiller afin que le groupe puisse « examiner » leur corps. Ils doivent suivre un régime végétalien strict afin de pouvoir accéder à leur mémoire cellulaire.
Mme Lakaev reconnaît avoir préconisé la pratique de la méditation pour guérir le VIH. « Il existe des preuves à ce sujet dans la littérature » insiste-t-elle. Elle nie cependant diriger une secte. En 2010, elle et ses enfants possédaient toujours 75% de la société, mais elle avait placé à la tête de son organisation Anita Carroll qui lui a versé des milliers de dollars pour avoir accès à ses « autres vies ».
Cette dernière reconnaît également participer au programme HCWA qui proposait des services aux parents d’enfants autistes, mais assure ne pas avoir essayé de recruter de nouveaux adeptes pour l’Universal Knowledge.
La Cour suprême de la Nouvelle Galles du Sud, a jugé Mme Lakaev « délibérément vague et évasive sur des points essentiels ».
Michael Greene et son épouse, tous deux membres d’Universal Knowledge durant huit ans, auraient versé 215 000 dollars à Mme Lakaev. Ils ont affirmé qu’Universal Knowledge était bien une secte sous le contrôle de Natasha Lakaev et estiment dangereux qu’elle puisse travailler au contact de patients vulnérables atteints de maladie mentale.
Déjà en 2010, ayant réussi à contractualiser avec le service de santé mentale du Queensland Health, elle faisait l’objet d’accusations similaires. Le sénateur Nick Xenophon s’était déclaré particulièrement préoccupé par les dérives de Universal Knowledge et avait qualifié de « pathétique » l’incapacité de Queensland Health à répondre aux questions concernant Natasha Lakaev sachant qu’elle est au contact de personnes vulnérables atteintes de maladies mentales.
Nick Xenophon fait activement pression sur le gouvernement fédéral depuis plusieurs années pour introduire une protection législative en faveur des victimes de sectes et estime que des lois anti-sectes à la française doivent être introduites en Australie.
(Sources : The Straits Times, 22.11.2018)