La nouvelle évêque d’Oslo défend la « diversité des croyances »

A 58 ans, Sunniva Gylver vient d’être élevée au rang d’évêque à Oslo. Au sein de l’église luthérienne, son franc-parler et son attitude atypique ne passent pas inaperçus.

La veille de sa consécration épiscopale devant le roi de Norvège, Sunniva Gylver célébrait une messe mêlant liturgie et exercices de yoga, dans son église de Fagerborg. Pieds nus, dreadlocks et nez percé, celle qui est également instructrice dans une salle de gymnastique veut faire passer un message : « Si on devait tous s’habiller très sagement ou en costume gris, cela en dirait aussi long sur Dieu. Je pense que nous devons mieux représenter et montrer la diversité qui existe au sein des communautés chrétiennes. Je n’ai jamais perçu de contradiction entre expressions modernes et anciennes traditions, entre la spiritualité classique et les nouvelles formes qui émergent ».


Elle se dit agacée par « le détournement de la religion à des fins identitaires, ce qui creuse des fossés là où il faudrait jeter des ponts ». Pour elle, « Poutine et Trump utilisent le christianisme de façon très politisée et destructrice ». Face à ça, elle souhaite que son Église élève la voix « pour la justice, la solidarité, l’accueil de l’étranger et pour réduire les inégalités entre riches et pauvres ».


« Montrer, inspirer et ne pas imposer »


Femme de terrain, elle porte deux croix autour du cou, « pour pouvoir en donner une à ceux qui en auraient besoin », elle célèbre des mariages sans rendez-vous et organise des séances Harry Potter.
Favorable au mariage homosexuel et hostile à un retour en arrière sur l’avortement, elle a fait du dialogue interreligieux un credo. Elle est ainsi la première femme pasteure à avoir fait un discours dans une mosquée norvégienne. Fervente militante de la protection de la planète, elle n’a pas de voiture, n’a pas pris l’avion depuis une dizaine d’années et vit sobrement avec son chien dans un studio de 33 m² plutôt que dans un immense logement de fonction. En tant qu’évêque, elle n’entend pas « imposer aux gens ce qu’ils doivent faire », mais plutôt « montrer l’exemple ». Pour elle, « l’Église doit être comme un moustique… Il est petit, agaçant, mais il se rappelle sans cesse à vous ».

(Source : Le Télégramme & RTS & L’Express, 28.02.2025)

  • Auteur : Unadfi