Depuis le 14 décembre 2011, la responsable de l’association « Ave Maria de l’Enfant Jésus », Agnès M., appelée « la Messagère », dort dans la prison de Borgo en Corse. Elle a été mise en examen pour abus de confiance, abus de faiblesse et escroquerie sur personnes vulnérables.
Dix neuf témoins ou victimes arborant aubes et chasubles avaient été entendus par les gendarmes de Ghisonaccia.
Cette ancienne aide-soignante de 48 ans aurait subtilisé plusieurs dizaines de milliers d’euros à des adeptes en « affirmant recevoir, depuis près de vingt cinq ans, des messages de la Vierge ».
Déjà, au mois de juillet 2009, une enquête préliminaire ciblant Agnès M., avait été ouverte pour « abus de faiblesse sur une personne vulnérable ». Le parquet de Bastia avait alors mis en lumière une personnalité influente auprès des autres membres de l’association.
Peu de temps après, Agnès M. louait un appartement au village de Pancheraccia, village connu pour être un lieu de pèlerinage depuis le 18e siècle. Le 8 septembre 2009, parallèlement à une célébration religieuse, Agnès M., allongée sur un lit, du sang sur le front et les mains, s’identifiait alors « au Christ et à ses souffrances ».
Alarmé, l’évêque avait alors fait circuler des notes dans la paroisse et écrit dans le bulletin « Eglise de Corse » pour « contenir les assauts sectaires » d’Agnès M.
Aujourd’hui, le procureur de la république de Bastia, Dominique Alzéari, déclare que cette association « Ave Marie de l’Enfant Jésus » présente « clairement des dérives sectaires ». Mais les membres qui ont été interrogés et qui pour certains se sont fait dépouiller continuent de défendre « La Messagère ».
La structure ne compte qu’une vingtaine de membres mais les détournements remontent à plusieurs années et les enquêteurs sont à la recherche d’anciennes victimes qui auraient quitté l’organisation.
Source : www.corsematin, 15.12.2011 & 16.12.2011 & leparisien.fr, Marion Galland, 17.12.2011