
La congrégation religieuse des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement catholique au cœur d’une vaste affaire de violences physiques et de viols, reconnaît aujourd’hui sa « responsabilité ».
D’anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame-de-Bétharram sont visés par plus de 150 plaintes déposées par des anciens élèves pour violences physiques, agressions sexuelles et viols. Après un an d’enquête, le parquet de Pau a ouvert une information judiciaire le 21 février. Un ancien surveillant, né en 1965, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Deux autres personnes avaient été placées en garde à vue. Bénéficiant de la prescription, elles ont été remises en liberté. Sur les quatorze mis en cause, onze sont décédés.
Création d’un nouveau fonds d’indemnisation
S’exprimant au nom de ses pairs de la congrégation religieuse des pères de Bétharram, le prêtre Laurent Bacho a assuré se sentir « responsable » face aux « souffrances des enfants anéantis ».
Au-delà des mots, la congrégation a annoncé la création d’un nouveau fonds d’indemnisation pour les victimes de violences sexuelles prescrites commises par des laïcs, alors que le champ d’action de la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) mise en place par l’Église depuis 2021 se limitait à celles commises par des religieux. Il sera financé par la vente de biens immobiliers. Elle souhaite aussi agir sur le plan mémoriel, avec l’idée d’édifier un monument ou d’installer une plaque.
Le collectif des victimes de violences subies au sein de Notre-Dame-de-Bétharram a fait part de son « immense soulagement », tout en regrettant « un mea culpa tardif et contraint ».
Parallèlement, une commission d’enquête indépendante a été lancée pour identifier « les causes » des « abus massifs » commis durant des décennies dans ce collège-lycée des Pyrénées-Atlantiques sous contrat avec l’Éducation nationale.
(Source : le Télégramme, 04.03.2025 & Sud-Ouest, 05.03.2025)