Grégoire Perra une nouvelle fois ciblé par l’Anthroposophie

Le 8 juillet 2021 Grégoire Perra, lanceur d’alerte sur les dangers de l’Anthroposophie, comparaîtra devant le tribunal judiciaire de Strasbourg pour répondre à une plainte déposée en 2018 par le Conseil National Professionnel des Médecins à Expertise Particulière – Section Médecine Anthroposophique (CNP MEP SMA) pour injures publiques et diffamation.

Dans l’article incriminé intitulé « Mon expérience de la médecine anthroposophique » qui a été publié en 2018 sur son blog « La Vérité sur les écoles Steiner-Waldorf », Grégoire accuse la Médecine anthroposophique d’être « une médecine réactionnaire qui dissimule tactiquement sa haine de la science moderne ».

Depuis qu’il a quitté le giron de l’Anthroposophie Grégoire Perra n’a de cesse d’en dénoncer les dérives et publie sur son blog de nombreux articles expliquant le fonctionnement du mouvement et relatant son expérience personnelle.

Ce n’est pas la première fois qu’il est attaqué en justice par l’une des émanations de l’Anthroposophie. Ainsi en 2019, il a été relaxé d’une plainte émanant de la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf portant sur le même article. En tant qu’ancien élève et ancien professeur dans une école Steiner, Grégoire Perra témoigne avoir vu « des médecins scolaires anthroposophes aux pratiques inquiétantes » comme « le non-respect du secret médical », « la falsification d’ordonnance a posteriori ». Parmi les personnes entendues lors du procès de 2019 figurait une ancienne salariée de l’école Michaël de Strasbourg qui confirmait des problèmes de respect de la confidentialité.

Ce que Grégoire Perra reproche surtout à l’Anthroposophie et à ses émanations, comme les Ecoles Steiner, c’est de dissimuler leurs liens et de se présenter comme indépendantes alors qu’il s’agit d’un système de pensée globale « qui inciterait les adeptes à penser l’anthroposophie dans chacun des domaines de leur vie ».

Léo Gaspari, ancien élève du CM2 à la seconde à l’école Michaël de Strasbourg, reproche lui aussi aux écoles Steiner de ne pas faire état clairement de la dimension spirituelle de l’enseignement qui mélange concepts hindoue (karma), influences chrétiennes et théories new age. Cette influence spirituelle apparait lors de cérémonies proposées sous forme de jeu, explique Grégoire Perra, comme « la spirale de l’Avent » dont le but est de rencontrer le « Christ cosmique ».

D’après Léo Gaspari, les conséquences de cette dimension religieuse se font aussi ressentir dans l’enseignement. Il raconte le mélange de l’histoire avec la mythologie qui rend difficile pour les élèves la distinction entre connaissances et récits mythiques. Une constatation déjà formulée dans son rapport par une inspectrice de l’Académie de Versailles qui avait écrit, à propos d’une autre école Steiner : « Cette confusion ne permet pas aux élèves de distinguer les savoirs des mythes. »

Léo Gaspari témoigne également des problèmes de gestion de la violence. Il se souvient « d’un grand laissez-faire des professeurs lorsque les enfants se battaient » et de « gifles ou autres corrections de la part des professeurs envers les enfants ». Par la voix de son président Olivier Dupuis, l’école Michaël réfute les propos de son ancien élève.

Cependant, s’il y a quelques années Grégoire Perra était le seul à faire état de problèmes au sein d’écoles Steiner, à présent d’autres voix s’élèvent comme
celle de Marianne Dubois, une mère d’élève, ou celle de Roger Rawlings un autre ancien élève.

(Source : Rue 89 Strasbourg, 10.06.2021)

 

  • Auteur : Unadfi