Libby Phelps, petite fille de Fred Phelps, pasteur auto-proclamé et fondateur de la Westboro Baptist Church, livre le récit de sa vie dans le groupe, dans un ouvrage publié en juillet 2017 : « Girl on a wire : walking the line between faith and freedom in the westboro baptist church »1.
L’Église, d’inspiration évangélique, a été fondée par son grand-père en 1955 à Topeka (Kansas). Peu nombreux, les adeptes sont majoritairement des membres de la famille Phelps. Fred Phelps rejetait l’idée de l’amour universel de Dieu et professait que les seuls élus étaient les membres du groupe. Selon lui Dieu déteste l’Amérique pour sa tolérance envers les gays, et à partir de 1991 il a exprimé publiquement sa haine lors des nombreuses manifestions antimilitaristes, homophobes et antisémites, organisées devant des théâtres ou lors d’inhumations.
Née dans le groupe, Libby raconte les pressions permanentes exercées sur les adeptes. Elle a vécu toute son enfance dans la crainte de ne pas être suffisamment parfaite aux yeux de Dieu et terrorisée à l’idée « d’être précipitée en Enfer où des vers dévoreraient son corps et des flammes surgiraient de ses yeux ». Mais ce n’est qu’après sa sortie qu’elle a vraiment pris conscience du contrôle de l’Eglise sur son quotidien. La vie privée était inexistante, le choix des vêtements qu’elle portait ou des sports qu’elle pratiquait était guidé par le groupe.
En 2009, sa famille ayant découvert par hasard une photo d’elle en bikini, lui a infligé des brimades qui l’ont poussée à partir.
L’adaptation à la vie hors du groupe fut difficile. Par exemple, à l’âge de 26 ans, elle ne savait même pas payer une facture. Le plus dur pour elle, est d’accepter qu’elle ne reverra plus sa famille qui lui a tourné le dos depuis son départ.
(Sources : Publishers Weekly, 27.06.2017, New York Post, 12.08.2017 & Shelf Awarness.com, 27.08.2017)
1.Fille sur un fil, franchir la frontière entre la foi et la liberté dans l’église baptiste