Charles Paul Brown, fondateur de la Communauté des Immortels, ne devait pas mourir et pourtant il vient de décéder à l’âge de 79 ans. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer mais selon le groupe, le décès serait lié à un excès de stress et à un manque d’exercices physiques. Malgré cela, les dirigeants continuent à percevoir des milliers de dollars grâce aux conférences, retraites ou autres séances de coaching pour apprendre le secret de la vie éternelle…
Brown a fondé sa Communauté des immortels en 1979, à Scottsdale, dans la banlieue de Phoenix (Arizona). Puis il a créé, en 1982, la Fondation flamme éternelle pour partager son immortalité lors des “relations cellulaires” où il répand l’idée que tous ceux qui l’entoureraient pouvaient devenir immortels, comme lui.
Pour vivre à l’infini, il faut abandonner le reste de la société afin de s’éloigner de la mort. Bernie Brown, sa femme, a déclaré : “le monde extérieur est composé d’êtres humains qui sont d’accord pour mourir. D’où la grande force de la mort”…
Entre 1994 et 1995, le décès d’un illustre membre, l’avocat Donald Leon, secoue le groupe. Durant sa maladie, le groupe est resté près de lui mais l’a renié à sa mort, estimant qu’il n’avait pas fait ce qu’il fallait pour rester en vie, qu’il n’était pas entièrement engagé à la cause de l’immortalité.
Depuis le décès de Charles Brown, le discours du groupe a évolué. Désormais les membres cherchent à être physiquement immortels mais admettent que ce n’est pas toujours possible. Un des leaders explique qu’il en va de la responsabilité de chacun. En d’autres termes, si Leon et Brown sont morts, c’est de leur faute.
Rick Ross, spécialiste des mouvements sectaires aux États-Unis n’a pas de doute : les dirigeants de l’organisation exploitent leurs membres, ils les exploitent financièrement et mentalement, en générant énormément de stress. Pour lui, les séances collectives sont l’occasion d’humiliations publiques afin d’inhiber le sens critique et d’éviter les dissidences.
Source : The Arizona Republic, 16.11.2014