Depuis 2013, une enquête de grande ampleur est menée dans plusieurs pays sur la communauté de Riaumont basé à Liévin (Hauts de France). 200 victimes ou témoins ont été auditionnés et plusieurs anciens prêtres mis en examen pour violences et agressions sexuelles sur mineurs.
Le jeudi 3 mai, le parquet de Béthune a révélé que plusieurs informations judicaires étaient ouvertes pour des faits d’agressions sexuelles et de maltraitances. Les faits remontent aux années 1990 et 2000. Aujourd’hui, d’anciens élèves témoignent. L’un d’eux voulait porter plainte puis s’est désisté en raison de la prescription. Il espère que le nombre important de témoignages et l’enquête en cours permettront l’ouverture d’un procès.
En 2017, les premiers témoignages et perquisitions avaient permis la mise en examen d’un prêtre de la communauté pour agressions sexuelles sur mineurs. Un ancien membre avait été placé en garde à vue pour des faits de violences, d’agressions sexuelles, de travail dissimulé et d’escroquerie.
La justice s’était déjà penchée sur cette communauté en 2001 après le suicide d’un adolescent. Quelques jours avant son suicide, il avait entamé une démarche pour dénoncer la dureté du règlement de l’école et les pressions qu’il y subissait. Le parquet avait alors ouvert une enquête sur les circonstances du décès, enquête qui avait abouti à un non-lieu.
Fondé en 1958 par le père Albert Revet, la communauté de Riaumont se compose d’un monastère et d’un village pour enfants comprenant un collège hors contrat avec un internat. L’école est financée par les pensions versées par les parents et, en grande partie, par des dons.
La communauté de Riaumont enseigne la « spiritualité scoute » et bénédictine. C’est un ordre religieux traditionnaliste rattaché à l’Ecclesia Dei, réponse du pape Jean Paul II suite au schisme de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Il échappe à la juridiction des évêques.
(Sources : France 3 Hauts de France, 02.05.2018, La Croix, 05.05.2018, Objectif Gard, 08.05.2018)