Au début du mois d’avril 2019, trois ex-adeptes d’une petite église de l’Île Maurice ont porté plainte contre son fondateur et dirigeant Rajesh Hosanee. Les trois victimes l’accusent d’abus sexuels et d’attouchements. Rajesh Hosanee a été arrêté le 15 avril, puis relâché après avoir été condamné à payer trois cautions d’un montant total de 570 euros et à signer trois reconnaissances de dette de 3 800 euros.

Aujourd’hui âgé de 29 et 33 ans, Olivia et Sébastien (prénoms d’emprunt), un frère et une sœur victimes du gourou, ont décidé de dévoiler leurs 15 ans de calvaire afin d’empêcher le gourou de sévir sur d’autres enfants.

Leurs parents ont adhéré au groupe alors qu’Olivia et Sébastien n’étaient que des enfants, mais leur vie a basculé lorsque leur mère est tombée malade d’un cancer. Convaincue par le gourou qu’elle avait besoin de l’aide de Dieu pour guérir, elle n’était pas allée à l’hôpital et elle est finalement décédée. Au lieu de fuir le gourou, leur père s’est impliqué encore davantage en prenant une retraite anticipée pour le servir plus assidûment.

Profitant d’être seul dans une chambre d’hôtel avec Olivia, il abusa sexuellement de la jeune fille. Totalement sous l’emprise du gourou, son père ne lui sera d’aucune aide ; elle devint dépressive et fit deux AVC lui laissant des handicaps. Mais elle n’est pas la seule victime du gourou. Depuis sa plainte, d’autres personnes se sont manifestées : une femme dont la fille a subi des attouchements à l’âge de douze ans relate avoir subi les foudres des autres fidèles lorsqu’elle a dénoncé les faits.

Ancien facteur âgé d’une soixantaine d’années, Rajesh Hosanee se présente comme « l’envoyé de Dieu ». Il a réuni autour de lui une vingtaine de fidèles qui le suivent depuis près de vingt ans. Ils se réunissent chaque jour pour des séances de prières obligatoires dans un collège privé de la ville de Beau Bassin. En cas d’absence, le gourou menace les adeptes de punition divine et impose aux parents d’infliger des punitions corporelles aux enfants. Selon les victimes qui se sont fait connaître depuis le témoignage d’Olivia et Sébastien, le gourou isolait des jeunes femmes dans une pièce attenante à la salle de prière et, sous le prétexte de rituels d’exorcisme, abusait d’elles. Le gourou réclamait 10% du salaire de ses adeptes ; c’est un de ses neveux qui faisait office de comptable.

Une équipe de journaliste de l’Express.mu a assisté à l’un de ses prêches sous couvert d’anonymat. Il « affirme que les femmes sont inférieures aux hommes ». Il encourage la déscolarisation des jeunes filles et va même, selon une ex-adepte, jusqu’à faire contrôler leur virginité par un gynécologue.

Pour sa défense, il prétend être la victime d’un coup monté par un adepte qu’il a révoqué en public.

(Sources : L’Express.mu, 31.03.2019, 15.04.2019, defi media.info, 16.04.2019)