Élevée par une mère scientologue

Sarah a passé son enfance au sein de la Scientologie. Âgée aujourd’hui de 21 ans, elle est sortie du mouvement après une adolescence chaotique. Pour elle, la Scientologie est « évidemment » une secte.

Née de parents adeptes de la Scientologie, c’est à six ans qu’elle reçoit son premier cours de la méthode scientologue « Apprendre à Apprendre ». Elle suit sa première cure de purification à 12 ans et sa mère la confie au « chapelin », sorte de thérapeute scientologue, pour apaiser les conflits.
À treize ans, elle devient addicte à l’alcool et à la drogue puis multiplie les relations sexuelles. Celles-ci sont considérées par les scientologues comme de re-stimulation des souvenirs traumatiques des vies antérieures, appelés « engrammes ». Ces engrammes viennent alors s’accrocher au « thétan », être spirituel de chacun.
Dénoncé à l’agent d’éthique par un ex-petit ami scientologue, Sarah est repérée et c’est le chantage : soit elle suit des cours, soit sa mère est informée de ses mauvaises attitudes.

Tout ne fait alors qu’empirer : elle souhaiterait consulter un psychiatre mais pour la Scientologie, cette option n’est pas envisageable. Elle exprime sa colère quand elle est sous l’effet de l’alcool et de la drogue. Sa mère se confie lors d’une audition et pour se protéger de tout problème judiciaire, l’officier d’éthique interdit à Sarah de revenir avant sa majorité.
Depuis deux ans, Sarah ne fréquente plus la Scientologie et voit rarement sa mère. Dans une dernière tentative de réconciliation, Sarah a accepté d’aller voir le « chapelain » avec elle. Il leur a demandé d’écrire leur « overts », mauvaises actions qu’elles avaient pu avoir l’une envers l’autre. Sarah n’a rien écrit. Elle a compris qu’elle n’était plus concernée et cette révélation lui a permis de sortir du gouffre. Sa mère n’a toujours pas compris le fond du problème.

(Source : Marie-Claire, 04.02.02016)