Dissolution d’une communauté évangélique

Une petite communauté évangélique, Mission Espoir (ou communauté de l’Espoir), située à Ganties (31), a annoncé sa dissolution après avoir découvert la « vie cachée » d’Olivier Freyre, son fondateur. Selon les membres de la communauté, le pasteur Freyre a abusé des personnes qui l’entouraient « par la manipulation, la séduction, la culpabilité et la peur (…) en prêchant un faux Évangile et en exerçant une autorité abusive ».

Les adeptes ont admis avoir été prévenus que le pasteur « vivait depuis plusieurs années dans l’adultère, et dans plusieurs autres péchés de la chair, de manière cachée ».

Bernard Gisquet, président de l’Union des Assemblées de Dieu de la région Midi-Pyrénées, avait prévenu le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) dès 2013 : « vivement préoccupé par des éléments qui remontaient jusqu’à moi, j’avais demandé que soit retiré le nom de cette communauté du site qui recense les Églises évangéliques de France ». Il avait entendu parler de l’ascendant puissant qu’Olivier Freyre, ce « leader inconditionnel », exerçait sur ses adeptes.

Le maire de la commune de Ganties a déclaré qu’Olivier Freyre « n’inspirait pas confiance ». « Je n’aurais jamais osé prononcer le mot gourou (…) mais c’est comme cela que je l’avais ressenti depuis très longtemps. Il avait clairement la mainmise sur tous ceux qui l’entouraient », a-t-il ajouté.

La communauté s’est installée à Ganties en 2006. Elle a été fondée par deux prédicateurs suisses : Olivier Freyre et Julien Rime. Ils ont acquis et rénové les trois plus belles maisons du village. La communauté qui vit repliée sur elle-même et sur ses pratiques, compte rapidement une soixantaine de membres. Les enfants n’étaient pas scolarisés.

Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), la communauté l’Espoir n’a pas fait l’objet de questionnement ou de signalement de dérives de nature sectaire et aucune plainte n’a été déposée.
Olivier Freyre a demandé à être hospitalisé pour recevoir des soins psychiatriques.

(Source : La Croix, Marie Malzac, 03.06.2016 & La Dépêche, C. Raynaud et N. Fualdes, 08.06.2016)