Après les diocèses de Dijon et Grenoble, celui de Quimper et Léon vient de mettre fin à la convention qui le liait à deux jeunes prêtres traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre1. Ils seraient « trop autonomes » selon les autorités religieuses.
Arrivés et formés dans le Finistère en 2016, deux jeunes prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre se sont vu remettre les clés de l’église Saint-Mathieu, à Quimper, et de Sainte-Sève, près de Morlaix, en 2020. Leurs missions : assurer les offices et redynamiser ces paroisses qui sommeillaient. Et il semble qu’ils aient relevé le défi. Une soixantaine de fidèles assistaient aux messes en latin quand ils sont arrivés. Ils sont aujourd’hui plus de 400. Attachés à la liturgie traditionnelle, leurs paroissiens n’hésitent pas à parcourir des dizaines de kilomètres pour suivre les offices. Des paroissiens plutôt jeunes, la moyenne d’âge étant de 38 ans, selon les dires de l’abbé Courtois qui a répondu aux questions du Télégramme. Mais dans quelques mois, ces deux prêtres devront quitter leurs églises. Ainsi en a décidé l’évêché. On leur reproche « de cultiver une certaine indépendance » et l’activité du groupe crée des tensions au sein de l’Église finistérienne. Le chargé de communication de l’évêché explique qu’il s’agit « d’une décision collégiale prise à la suite d’une publication virulente sur un site traditionnaliste ». Les deux prêtres concernés soulignent, eux, « qu’il n’y a pas eu réellement de discussions, on nous a mis devant le fait accompli ». Ils assurent avoir « reçu des soutiens et chercher à s’établir ailleurs ».
(Source : Le Télégramme, 23.01.2024)
- Communauté née dans le sillage de la Fraternité Saint Pie X initiée par le controversé Marcel Lefebvre. Mais contrairement à ce mouvement, réputé proche de l’extrême droite, la Fraternité Saint-Pierre est rentrée dans le rang de l’Église catholique. Elle accepte l’autorité du pape et les décrets du Concile Vatican 2 qui ont jeté les bases de l’Église moderne.