Famille d’Amour, Heaven’s boys, Heaven’s girls, Action Missionnaire Internationale (AMI), Services missionnaires internationaux, Centre au service des familles, Familles sans frontières , ou tout simplement La Famille, autant de dénominations derrière lesquelles on retrouve les Enfants de Dieu.
Que signifie cette accumulation de dénominations ? Les Enfants de Dieu voudraient-ils cacher sous un masque altruiste et tiers-mondiste, les pratiques perverses qui les signalent aux polices du monde entier ?
Avec le concours du docteur Jacques Richard dont le fils appartient depuis dix-sept ans à la secte, nous tentons de percer ici quelques-uns des mystères de cette organisation inquiétante entre toutes.
Si la responsabilité du pasteur dévoyé qui a fondé les Enfants de Dieu apparaît entière, on ne saurait en dire autant de ses adeptes qui ne sont à nos yeux que ses malheureuses victimes.
Quand Justice et Police s’interrogent…
France : coup de filet dans une douzaine de communautés
Une douzaine de communautés de l’ex-secte des « Enfants de Dieu » rebaptisée « La Famille » ont fait l’objet d’un vaste coup de filet auquel ont procédé à l’aube du 9 juin dernier quelque deux cents gendarmes dans le cadre d’une information ouverte depuis déjà deux ans.
L’opération a été menée notamment à Eguilles (Bouches-du-Rhône), Saint-Herblain (Loire-Atlantique) et Condrieu (Rhône) sous la direction de la brigade de recherches d’Aix-en-Provence. 43 personnes ont été interpellées ainsi que 143 mineurs de trois mois à seize ans. Ces enfants qui auraient été victimes de mauvais traitements et de pratiques sexuelles illégales ont été confiés dans un Premier temps à des services sociaux. 23 d’entre eux ont été rendus à leurs communautés le 30 juillet et les autres dans les jours suivants sauf à Nantes où les troubles psychiatriques relevés sur l’un d’entre eux ont nécessité son maintien en hospitalisation.
L’une des personnes interpellées, M.A…, a été écrouée à Grasse ainsi que son épouse, sous l’inculpation de viols sur mineures. Leurs liens avec la secte ne font pas de doute. Vingt et un adultes appartenant aux communautés d’Eguilles, Nantes, Thionville, Condrieu et Strasbourg restent mis en examen au motif d’« incitation de mineurs à la débauche ».
Les cris de victoire de la secte à la suite de la restitution des enfants à leurs communautés doivent donc être tempérés dans l’attente des résultats de l’enquête et du jugement qui s’ensuivra.
Espagne : un acquittement inattendu
En Espagne, un jugement étonnant a été rendu à Barcelone, le 2 juillet. Dix membres de la secte y comparaissaient, inculpés d’escroquerie et lésions psychiques sur mineurs pour lesquelles le procureur avait requis 203 années de prison !
Le tribunal a néanmoins prononcé l’acquittement, considérant « sans signification le fait qu’ils appartiennent ou non à une secte» et que le délit d’association illégale ne pouvait être retenu.
Un tel jugement est d’autant plus surprenant que les juges avaient entendu, à la barre, des témoins comme la famille P. venue de Grande-Bretagne pour déposer comme elle l’avait fait déjà devant la justice anglaise. Ces témoignages de traumatismes physiques et moraux sont affreux. L’auteur de cet article les a lui-même entendus de la bouche d’une des victimes, Myriam (Tokyo – juin 1992 – reproduit dans le Shukan Bunshun – juillet 1992).
Nous lirons avec intérêt les attendus du jugement mais nos amis de l’AISCROAS (Barcelone) n’ont pas tardé à faire appel.
C’est ici l’occasion de rappeler que les ADFI s’attachent à dénoncer des pratiques et non des doctrines, sauf si celles-ci contiennent des escroqueries intellectuelles ou morales manifestes au regard des Droits de l’homme. Nous tenons aussi à redire toutes notre considération aux adeptes/victimes. Nous connaissons trop bien la valeur de ceux qui enfin sortis de ces groupes luttent avec courage et intelligence, pour nourrir le moindre sentiment hostile ou méprisant à leur égard.
Argentine : une opération d’envergure
En Argentine, une vaste opération contre la secte des ex-Enfants de Dieu a également été déclenchée à Buenos-Aires le 1er septembre 1993.
268 enfants ont été soumis à des examens médicaux et à des tests psychologiques et 30 adultes ont été interpellés. Parmi eux se trouvaient douze français (dix enfants et deux adultes). Leur identité nous intéresse d’autant plus qu’il pourrait s’agir de familles françaises dont un enfant a disparu.
Et dans le monde entier – États-Unis, Canada, Amérique latine, Inde, Chine, Thaïlande, Japon, Philippines, Australie… – les agissements des Entants de Dieu provoquent l’inquiétude des autorités et des médias.
Malgré cette accumulation de poursuites judiciaires, la «Famille » s’emploie à affirmer son innocence.
Le 12 juin 1993, une lettre des Enfants de Dieu/La Famille à la presse incluait une « Déclaration de principes et positions » qui visait à blanchir la secte de toutes pratiques abusives qu’elle voudrait faire passer pour des excès post-68, des sortes de péchés de jeunesse. Cette déclaration comportait un paragraphe 8 consacré aux relations extra-maritales que nous reproduisons ici : » En règle générale, les relations entre une personne mariée et un partenaire outre que son conjoint ne sont pas soumises à l’intervention ou à la censure du groupe tant que les partenaires sont majeurs et qu’ils se conduisent discrètement, et à condition qu’ils aient le consentement exprès de leurs conjoints. Néanmoins, de telles relations ne doivent en aucune façon affecter la stabilité du mariage ou nuire au bonheur, au comportement et au bon équilibre de leurs enfants ou d’autres entants de leur communauté. Là encore, nous appliquant le principe de la Loi d’Amour qui nous permet cette liberté tant que la relation en question ne fait de tort à personne et ne lèse aucun participant ni aucune tierce personne « . Il serait permis de sourire… mais quel est et que sera l’avis des entants qui n’auront aucune idée de qui fut leur père… Alors, mis à part les conjoints (si l’on peut le penser) : aucun tort à personne ?
Pourrait-on mieux décrire l’ambiguïté dont nos » missionnaires » ne pourront se débarrasser qu’en quittant vraiment la secte ? Dans une lettre au Monde (4 septembre 1993), le porte-parole du groupe en France, Christophe Verger, récuse toute accusation de » liberté sexuelle totale » et de pratiques pédophiliques. » La Famille est un mouvement de communautés chrétiennes qui se consacrent à annoncer l’Évangile de Jésus-Christ. Nous sommes engagés dans des actions humanitaires sur tous les continents, nous prônons et pratiquons la Paix, la tolérance et l’amour du prochain « , etc.
Commentant ces vertueuses déclarations, le Monde rappelle que 20.000 pièces, cassettes, disquettes et bandes dessinées saisies lors des récentes enquêtes vont être examinées par le juge d’instruction au tribunal d’Aix-en-Provence qui s’est donné un an pour ce travail. Il lui faudra beaucoup de perspicacité pour distinguer le vrai du faux, tâche d’autant plus difficile que pour Moïse David, selon une maxime recueillie dans une bande dessinée de la secte : « le mensonge est une bonne chose quand les intérêts supérieurs du groupe sont en jeu. »
Berg, alias Moïse David, alias MO, ou les tribulations d’un pasteur dévoyé
Où est Berg ? Dans sa tombe? Ou vacillant devant sa chère bouteille de sherry ? On perd sa trace en 1986 à Zürich. Il vivait en grand mystère prés de Manille jusqu’en mars 1987 (d’après Philippines Daily Inquirer – PDI. mars 1993). Lors de la première décision du gouvernement philippin de chasser la secte (printemps 1987), il est entré irrégulièrement au Japon.., selon le témoignage direct d’Edward Priebe (Shukan Bunshun – 11/2/93), mais aucune confirmation ne nous a été apportée à la préfecture de police de Tokyo en juin 1992.
La propre fille aînée de Berg, Déborah, qui demeure en rapport avec sa mère, première épouse de Berg, interrogée en Californie, fin mai 1993, ne savait pas s’il était mort ou vif. N’est-il pas surprenant qu’à l’heure des satellites, le quartier général de la secte ne puisse être localisé ? on sait pourtant que le centre nerveux ASCRO (Asian Central Reporting Office) mentionné dans PDI. 27/3/93 – situé en Thaïlande, émet des messages transcontinentaux. Cela tait poser la question : qui sont les protecteurs ? question hautement valable pour beaucoup de sectes.
Les « révolutions » du faux prophète
David Brandt Berg, né en 1918, ex-pasteur méthodiste, a quitté son église en 1951, accusé de délits sexuels… mais il pataugeait aussi dans l’astrologie et dans le spiritisme (PDI- 26/3/1993). Ce que l’on sait de sa vie fait apparaître une suite de » révolutions » :
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- Il étudie deux ans le marxisme dans une université au Texas.
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- Il se lance, un des premiers, dans la télé-évangélisation,
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- En 1969, à 51 ans, il quitte sa femme pour vivre avec la jeune Karen Zerby (Moria) suite à une vision » prophétique » et il crée le mouvement des Enfants de Dieu.
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- Au début des années 70 ,il quitte les USA, accusé de proxénétisme, détournement de mineurs et fraude fiscale.
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- A Londres, il fonde «La Famille Royale». Déborah, sa fille aînée, refuse le « sacre »… et le lit de son père. Sa soeur, Faithy, y supplée.
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- En 1975, institution du Flirty-Fishing (prosélytisme par la prostitution). Instructions impératives. Expansion rapide du mouvement. Aujourd’hui encore, ceci est présenté par les , » missionnaires » comme un » ministère, un sacrifice ultime… proche du martyre ». (Lettre à la presse – 12/6/1993) .1978-1979, disparition dans la clandestinité sur ordre de Berg.
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- 1983 : interdit des relations sexuelles d’accueil entre membres visiteurs de différentes communautés.
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- 1984 : même interdit pour membres ayant moins de six mois d’ancienneté.
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- La « Condom révolution ». Devant la montée des maladies sexuellement transmissibles, la levée d’interdiction d’emploi de diaphragmes et capotes.
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- A propos de violences sexuelles sur enfants, « le Père David a ordonné la destruction de toute publication entrant dans cette catégorie (lettre à la presse du 12/6/93). Preuve que ces écrits existaient et c’est établi. (Voir les menaces qui accompagnent les demandes pressantes du renvoi de ces littératures – Lettre aux TRF supporters – janvier 1990).
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- Interdiction brusque du Flirty-Fishing en 1987, suite à décès par SIDA… mais on continue à permettre les relations entre partenaire marié et un autre que le conjoint…, » pourvu que cela n’affecte pas la stabilité du mariage « … autrement dit: » la multigamie » » n’est pas censurée « , ce que traduit la lettre à la presse de juin 1993 : » Nous n’encourageons pas les membres de nos communautés à pratiquer la polygamie « . Parallèlement, le test HIV serait pratiqué tous les six mois.
Finis les » Sharing times « , temps de partage où, dans certaines communautés, les leaders organisaient qui coucherait avec qui, ce qui n’excluait pas les jeunes à partir de huit ans (Dalva Lynch, Inside Heavenly Elite, Christian Research Journal, été 1990). Ceci est corroboré, entre autres, par une ex-adepte japonaise sous le pseudonyme Takako Motsui (Shukon Bunshun – 13/6/1992) qui ajoute : » Comme on nous fait changer de partenaire assez souvent, il arrive qu’un couple composé d’un mari blanc et d’une femme orientale ait un enfant noir « … et ajoute : » Si deux partenaires s’entendent trop bien, on les oblige à changer de partenaire… parce qu’il faut être le plus proche possible de Jésus et du Père David. On enseigne que la jalousie est un péché : il arrive aussi que trois couples fassent l’amour dans la même pièce « .
_ Les maladies contagieuses ont imposé la » révolution « . » Nous ne pratiquons aucune forme de sexualité de groupe. Tout article ou écrit antérieur qui paraîtrait cautionner la sexualité de groupe ne reflète en aucune manière notre position et nos pratiques actuelles » (lettre à la presse – 12/6/1993). C’est l’aveu que cela existait bien. Il s’agit maintenant de passer pour un » mouvement chrétien sérieux et sincère « , pour des » familles missionnaires « … ce ne sont plus des » Enfants de Dieu « .
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- » La vidéo-révolution » : » Nous avons collectivement convenu de censurer ou de détruire tout ce qui, dans nos vidéos ou nos publications passées, pourrait choquer… » On ne peut plus nier l’évidence.
La triste condition des adeptes-victimes
Nous allons maintenant découvrir la » révolution » qui est déjà bien en route. Elle pourrait s’intituler la révolution des dindons de la farce. Ce sera terrible pour ces missionnaires dévoués, sincères et aux allures sympathiques quand ils vont être tout simplement lâchés par les financiers du groupe. Ceux-ci, dès maintenant, derrière leurs fax, leurs ordinateurs et leurs modems, se comportent en grands spéculateurs apatrides, à partir du Berg-pactole. Le temps va venir où ces froids financiers très pointus n’auront plus besoin de ce rideau de fumée para-religieux, le temps où ils trouveront ces familles de dix enfants bien encombrantes, le temps où on laissera tomber ces brebis. Elles n’auront plus alors qu’à retourner vers les familles (sans grands F) et vers les services sociaux du système (sans grand S).
Notons ou passage qu’en Australie, les services sociaux ont payé les avocats pour défendre les Enfants de Dieu face aux méchants services… les financiers du groupe ayant réussi à berner les autorités et à les apitoyer sur les » pauvres missionnaires ».
La secte » oubliée « , c’est le titre de la précieuse étude de Samuel Asian, un ancien disciple californien qui, en 89-90, a fondé l’association d’aide aux victimes, COUNTER – COG. (Samuel Ajemian – PO BOX 40242 PASADENA CA 1114 – traduction en français disponible à l’ADFI – 38 pages).
Premiers signes de dégradation
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- 1989. C’est l’affaire d’Espagne où 32 enfants ont été confiés à des services sociaux. L’instruction judiciaire se poursuit.
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- 1989-1990. C’est aussi le temps de la note spéciale aux TRF supporters (janvier t990). Cette note interne montrait bien que des supporters (TRF) écartés des « cumbos » (demeures collectives), payant la dîme, pouvaient recevoir une littérature réduite… si toutefois ils consentaient à renvoyer aux World Services toutes les littératures litigieuses. La liste comprenait naturellement » The story of Davidito « , les exploits sexuels du petit-fils de Berg. De lourdes menaces étaient adressées aux récalcitrants.
_ Ces TRF supporters, outre des points d’appui pour ceux qui circulent, sont des « fusibles » possibles en cas d’accroc avec les autorités.
_ Les années 90 virent aussi le début de l’offensive à l’Est (Hongrie, Roumanie, Bulgarie, ex-URSS, etc.) sous des noms bien camouflés : » Independant missionnaries » ou simplement » Chrétiens » ou encore » les Italiens « .
_ C’est aussi le temps où les relations avec les familles deviennent encore plus aléatoires. Certaines ne disposèrent même plus de Boîtes Postales, et donc rien. Elles sont de ce fait terrorisées.
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- Mai 1992. Opération de police portant sur six communautés, à Sydney et Melbourne. Mise en observation de 142 enfants de deux à seize ans ; fuite du leader local vers le Japon. Les enfants ont bénéficié d’une obligation qui a été faite de contact avec d’autres écoliers. L’affaire se poursuit en justice. Cette affaire ayant eu un grand retentissement dans le monde et en particulier au Japon, le magazine Shukon Bunshun et plusieurs chaînes de télévision ont lancé une puissante campagne d’information à laquelle le Dr. Jacques Richard a coopéré sur place pendant trois semaines, invité par le magazine (11 émissions TV dont certaines retransmises au Canada). Le Dr Richard s’est rendu à l’école-vitrine de Tateyama pour y demander l’adresse de son fils Olivier, disparu depuis son premier voyage dans la communauté en 1988. Myriam Padilla, 20 ans, sortie de la secte un an plus tôt, et qui avait participé au travail des Enfants de Dieu en Hongrie lui a succédé dans la campagne, étant venue d’Angleterre. Elle a témoigné de son dégoût pour les enfants de Dieu où elle a vécu toute son enfance. Elle, sa mère et sa soeur ont témoigné devant une cour londonienne. L’affaire est en cours.
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- Septembre 1992. Retour de deux très anciens adeptes aux Philippines, Edward Priebe et Daniel Welsh.
_ Ils ont fait ample moisson de documents (vidéo et écrits) donnant une démonstration supplémentaire des pratiques du groupe dénoncées depuis des années. Leur action a déclenché une enquête du Sénat philippin et finalement, la déposition devant la justice et sous couvert de l’immunité parlementaire du sénateur Ernesto Maceda, soutenu par deux commissions sénatoriales et par la presse nationale.
_ L’ensemble des articles du Philippine Daily Inquirer (PDI. 24 au 30 mars 1993) détaille la manière dont la secte infiltrait les milieux influents et gouvernementaux du pays. Elle a été chassée par décision gouvernementale le 25 mars pour la seconde fois puisque en 1987 une même décision avait été contrecarrée par les alliés locaux de la secte. (Des traductions de ces articles peuvent être demandées à l’ADFI-Sarthe).
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- Février 1993. Reprise de la campagne du Shukan Bunshun au Japon montrant le trafic encore actuel de vidéos pornographiques dans les bars et night-clubs des grandes villes.
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- 9 juin 1993. C’est le déclenchement d’une opération de police en 12 points de France: Eguilles (Bouches-du-Rhône), le Var, Condrieu (près de Lyon), Metz, Auch (Gers), Saint Herblain (près de Nantes), Privas (Ardèche), Tournon (Drôme), Thionville (Ardennes).
Progressivement, l’étau se resserre
Le rôle des associations qui écoutent des victimes est de donner l’alarme. Réunir des preuves et juger, c’est l’affaire des autorités.
Le rôle des médias est, lui aussi, capital en s’en tenant au plus prés des faits et en permettant le débat d’idées. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait les grands médias, à commencer par France 2 (Envoyé spécial du 17 juin 1993) à travers la longue enquête d’Anne Mourgue (un an de travail) qui mérite d’être visionnée. Elle donne la parole à Merry Berg, la petite fille de Berg qui s’est réfugiée chez sa tante Déborah après une terrible enfance où son grand-père a pratiqué l’inceste sur elle. La parole est aussi donnée à un parte-parole de la secte en France qui cherche à la présenter sous un jour attrayant !
Les Enfants de Dieu ont été officiellement dissous en 1978 (Journal officiel du 29 décembre 1978) pour » racolage et prostitution » en vertu des articles 3 et 7 de la loi de 1901, mais la secte avait pris les devants en s’auto-dissolvant…
Mais suffit-il d’un changement de nom pour berner les autorités ? Au demeurant, l’adresse officielle de la BP 422 à Zürich n’a jamais changé depuis au moins 1972.
Ultime défense des Enfants de Dieu
Le cartel des sectes déclaré à la préfecture du Bas-Rhin en 1993 sous le nom de FIREPHIM (Fédération internationale des philosophies et religions minoritaires) affirme que les Enfants de Dieu ne font pas partie de son organisation, arguant de la dissolution de 1978. Nous savons pourtant que les Enfants de Dieu/La Famille ont participé aux réunions préalables à la constitution de la FIREHIM (Berlin, 30 mai 1991 – Francfort, 31 juillet 1991) en la personne de l’Allemand Monfred Franke et en présence d’un scientologue, d’un mooniste et d’un raëlien. Les ex-Enfants de Dieu ne peuvent nier leurs liens avec la Scientologie alors que c’est la dirigeante scientologue Danièle Gounord qui a orchestré la venue au Mans d’Oliver Richard, le fils du Dr Jacques Richard. Elle était présente à l’entrevue de celui-ci avec la presse et avec son père. (voir le Maine-Libre et Ouest France du 5 septembre 1992).
Lors d’une conférence de presse organisée par les ex-Entants de Dieu le 3 août 1993 à l’hôtel California à Paris, le dossier de presse comportait une documentation sur l’ex-Citadelle de Georges Mihaies…
La communauté d’intérêts entre ces organisations ne peut être religieuse. Alors, quelle est-elle ?
Les Enfants de Dieu n’ont pas disparu, mais quel sera leur avenir ? Des questions sans réponse.
Dans des pays de droit où la liberté religieuse est respectée, pourquoi jouer les persécutés et se cacher systématiquement avec un pareil soin ?
Finalement, que cache-t-on ? Et que de questions sans réponse… Comment se fait-il que l’on continue à honorer « le père David « , alors que son organisation est obligée de le présenter comme reniant toutes ses soi-disant révolutions ?
Pourquoi les « missionnaires » communiquent-ils par code secret?
Quelles sont les dispositions prises pour assurer ceux-ci contre le risque de maladie et pour leur retraite ?
Les communautés font-elles face aux obligations fiscales, aux impôts locaux, etc.? Qui paie les charges, le téléphone, les fax, etc.
Pourquoi, en matière d’enseignement, refuser tout contrôle et pourquoi le Centre national d’études par correspondance intervient-il si peu pour contrôler les niveaux alors que c’est au vu des attestations qu’il délivre que sont versées les allocations familiales?
Quel est le rôle des services préfectoraux d’hygiène vis-à-vis des communautés ?
Pourquoi le Dr Richard n’a-t-il reçu aucune réponse de la secte au Japon lorsque – en tant que grand-père – il a tait demander par deux avocats de Tokyo l’adresse de ses petits-enfants ?
Pourquoi, parmi les enfants en observation, la tranche d’âge des 14/20 ans n’est-elle pas représentée ? Où sont ces jeunes ? On peut s’en inquiéter quand on sait que certains, comme Mary Berg, ont été relégués dans des » glory camps » (camps de redressement).
Il ne faut pas lâcher prise
Tandis que la secte est en train de trouver une nouvelle carrière dans les pays du sud-est européen, quelle information est fournie à nos représentations diplomatiques dans ces pays si vulnérable ?
Quelle conscience a-t-on pris de la montée en puissance financière de cette secte ?
Si les financiers du groupe en venaient à lâcher les » missionnaires » ce serait aux familles et aux services sociaux des pays d’origine de prendre en charge ces malheureuses victimes.
Ne nous y trompons pas, l’objectif du cartel des sectes est de nous faire lâcher prise, mois nous tiendrons bon.
Après les perquisition du 19 juin… L’affaire n’est pas close
Au lendemain du coup de filet du 9 juin et après la restitution à leurs communautés des enfants confiés aux services sociaux, les porte-parole de » La Famille « , épigone des Enfants de Dieu, ont cherché à faire accroire que leur organisation se trouvait définitivement innocentée.
Me Jean-Michel Pesenti, avocat ou barreau de Marseille, a mis les choses au point. Lors d’une conférence de Presse tenue le 3 août à Marseille, Me Pesenti s’est dit » particulièrement choqué par les déclarations de M. Christophe Verger, porte-parole de la secte, et lui-même mis en examen pour excitation de mineurs à la débauche dans le cadre de l’affaire instruite par M. Mackowiak, juge d’instruction auprès du tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence. Me Pesenti a notamment apporté les précisions suivantes :
» les éléments rapportés par l’instruction qui en est à ses débuts ne sont pas à l’avantage des Enfants de Dieu. Concernant les mineurs ayant fait l’objet de mesures de placement si certains d’entre eux ont été rendus à leurs parents, notamment à Eguilles, ces remises ont été assorties de conditions strictes, telles que l’obligation d’une scolarité normale et l’inscription de ces enfants dans des centres culturels ou sportifs. Ces enfants sont donc toujours sous la surveillance des autorités judiciaires. Les Enfants de Dieu tentent de semer la confusion en faisant un amalgame entre les dossiers concernant les enfants et la procédure d’information menée par un magistrat à l’encontre de vingt-et-un adultes mis en examen pour excitation de mineurs à la débauche, délit correctionnel puni par une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans. Certains documents saisis démontrent que la secte d’Eguilles savait qu’une commission rogatoire était en cours depuis deux ans, qu’elle était particulièrement préparée à affronter la justice et que son système de défense avait été minutieusement mis au point ».
BULLES, 3ème trimestre 1993