D’anciens membres confirment des dérives autoritaires

Travail forcé, obéissance absolue, enfants séparés de leurs parents. Après une plainte déposée par un jeune homme de 18 ans, d’anciens membres de la Community of Jesus (Massachusetts), dénoncent à leur tour des décennies de contrôle et de souffrance. La direction nie en bloc.

Un vent de révolte souffle sur la Community of Jesus (COJ). Dans une plainte déposée devant un tribunal fédéral, Oliver Ortolani, 18 ans, accuse la communauté religieuse d’avoir imposé à ses membres une « obéissance absolue » et d’avoir soumis des enfants à un régime de travail forcé et d’humiliation psychologique.

Son récit, jugé mensonger par l’avocat du groupe, a pourtant trouvé un large écho. Quatorze anciens membres dénoncent aujourd’hui les mêmes méthodes. Ils parlent d’isolement, de honte publique et de soumission totale à l’autorité.

Derrière les murs du COJ, l’obéissance serait la valeur suprême. D’anciens fidèles évoquent des « séances de lumière », des rituels de confession forcée où les enfants devaient avouer leurs fautes imaginaires jusqu’à l’effondrement. Toute résistance pouvait conduire à des sanctions.

Oliver Ortolani affirme avoir été contraint, dès l’âge de 11 ans, à travailler jusqu’à seize heures par jour sur la construction d’un centre artistique lié au COJ. Privé de scolarité, séparé de ses parents, il aurait vécu sous une surveillance constante. D’autres témoignages évoquent une politique systématique de séparation familiale, justifiée par la conviction que « l’amour parental est une idolâtrie ».

Ces récits d’anciens membres dressent le portrait d’une organisation fermée, hiérarchisée, où les décisions personnelles doivent être approuvées par la direction spirituelle. Ceux qui ont prononcé des vœux de pauvreté disent avoir remis l’intégralité de leurs salaires à la communauté.

Interrogé, l’avocat du COJ, Jeffrey Robbins, dénonce une « campagne de haine » et refuse de répondre aux accusations. Il assure que la communauté est « victime de diffamation et de harcèlement religieux ».  

(Sources : The Province Town Independent, 17.09.2025)

A lire aussi sur le site de l’Unadfi : Une plainte déposée pour travail forcé : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/une-plainte-deposee-pour-travail-force/

  • Auteur : Unadfi