Reconnu coupable d’agressions sexuelles sur mineurs et condamné à cinq ans de détention le 1er décembre 2011, Pierre-Etienne Albert ne fera pas appel du jugement.
Contactée, Solweig Ely, l’une de ses victimes, a expliqué qu’elle s’attendait à cette décision car, explique-t-elle, son « axe de défense était la rédemption » et il n’aurait pas été logique qu’il fasse appel « d’autant qu’il risquait dix ans de prison alors qu’il n’en a pris que cinq ».
Dans son réquisitoire, le procureur, Yves Delpérié, avait en effet demandé dix ans de prison, la peine maximum prévue par la loi. Il avait qualifié Pierre-Etienne de « véritable pédophile » et de « prédateur dangereux » et avait conclu s’adressant à lui : « vos pleurnicheries, vos excuses, vos remords à la barre » « m’ont écœuré ».
Le procès s’était déroulé les 31 novembre et 1er décembre 2011 devant le tribunal correctionnel de Rodez. Le premier jour fut occupé par « le ballet » des responsables de la communauté des Béatitudes qui n’avaient pas voulu écouter Pierre-Etienne lorsqu’il leur avait avoué, dès 1989, avoir fait subir des attouchements à des enfants.
Ces responsables ont bénéficié de la prescription des faits de non-dénonciation. Appelés comme témoins à la barre, ils se sont montrés réticents à reconnaître leur inaction, à l’instar de l’ancien évêque d’Albi entendu lui aussi au tribunal. Pierre-Etienne l’avait rencontré en 2001 mais, lui non plus, n’avait pas voulu l’écouter.
En 2001, le prévenu avait été auditionné par la gendarmerie suite à une plainte déposée contre lui par Solweig Ely en 2000. Quinze noms de victimes avaient été remis à la Justice d’Avranches. Le dossier était resté sans suite. En 2007, Muriel, une laïque présente dans la communauté des Béatitudes, alertée par le comportement de Pierre-Etienne, le pousse à se dénoncer. Elle contacte le procureur après que Pierre-Etienne ait écrit cinquante-sept noms de victimes sur un « cahier ».
Seuls 38 dossiers pourront être instruits car certains faits sont maintenant prescrits. Pierre-Etienne sera mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en février 2008 à Rodez. La justice aura laissé « dormir » le dossier jusqu’à cette date.
La peine de cinq ans de prison de Pierre-Etienne est assortie d’une injonction de soins, d’une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et d’une obligation de suivi socio-judiciaire pendant cinq ans. Il devra par ailleurs verser entre 1.000 et 5.000 euros de dommages et intérêts à différentes parties civiles.
Source : Ladepeche.fr / AFP, 13.12.2011 & 20minutes.fr, 01.12.2011 & Le Point, 01.12.2011 & Libération, O. Millot, 01.12.2011