Canada / La vie est-elle possible après les Témoins de Jéhovah ?

Jonathan Lavoie, 39 ans, a vécu une grande partie de sa jeunesse chez les Témoins de Jéhovah. Aujourd’hui, il consacre une partie de sa vie à soutenir les anciens membres de la communauté.

Jonathan Lavoie pense que les Témoins de Jéhovah parviennent à séduire parce qu’ils sont formés à devenir de grands manipulateurs. Leur mode de recrutement consiste à apporter des solutions aux problèmes.

Il a quitté la communauté à l’âge de 17 ans. Il a ressenti ne pas avoir le choix, c’était partir ou mourir. À 12 ans déjà, il avait compris que les enseignements qu’il recevait n’avaient aucun sens pour lui. Son beau-père le battait, tout le monde le savait mais personne ne l’a protégé. Pour pallier ses difficultés au sein de sa famille, il a consommé de la drogue.

Pour se reconstruire à l’extérieur du groupe, Jonathan a dû suivre une psychothérapie et s’auto-éduquer car il avait tout à apprendre. Il a effectué un travail de reconstruction, réappris les valeurs.

Cela fait maintenant 22 ans qu’il n’a plus aucun contact avec ses parents. Il voit sa sœur qui est sortie en même temps que lui. Son frère était sorti également, mais il a vu dans les attentats du 11 septembre un signe de fin du monde et il est retourné dans le mouvement. Il est décédé en 2006 suite au refus d’une transfusion sanguine.

Jonathan pense que 90% des « deuxième génération » quittent le groupe. Il pense d’ailleurs que le mouvement est en chute libre au Québec où les Témoins de Jéhovah sont passés de 25.000 à 15.000. Ce constat vaut pour l’hémisphère nord, mais les Témoins de Jéhovah gagnent du terrain dans le sud. Ils réagissent en ouvrant des magasins comme peut le faire la Scientologie.

Jonathan Lavoie anime un site par lequel il communique avec d’anciens Témoins de Jéhovah : témoignages, demandes de conseils. Ce site sert avant tout de vitrine à son action. Il permet également d’expliquer les mensonges de la Watchtower et de dédiaboliser les excommuniés aux yeux de ceux qui veulent en sortir.

Source : Reflet de Société, juillet-août 2014