Affaire Dosnon : Le parquet requiert la condamnation pour travail dissimulé

Opus Dei

Le 23 septembre 2011, le parquet a requis la condamnation de l’Association de culture universitaire et technique (ACUT), une association proche de l’Opus Dei pour « travail dissimulé » et « rétribution contraire à la dignité » dans des établissements hôteliers de l’Opus Dei.


L’unique plaignante de ce procès, Catherine Tissier, était entrée en 1985, à 14 ans, dans l’école hôtelière Dosnon qui dépend de l’ACUT.

Elle raconte avoir rejoint l’Opus Dei à 16 ans en tant que « numéraire auxiliaire », c’est-à-dire affectée toute sa vie à des tâches domestiques sans possibilité d’évolution, et avoir été obligé de prononcer ses vœux religieux « de chasteté, obéissance et pauvreté ».

Pendant 13 ans, elle accomplit son travail au sein d’organismes ou d’associations qui, selon son avocat, Maître Bosselut, dépendent de l’Opus Dei. Selon ce dernier, « ce n’est pas le procès d’une seule femme » dont il s’agit mais de dizaines d’autres qui, comme sa cliente, subissaient « un esclavagisme moderne ».

Catherine Tissier affirme avoir été contrainte à signer un testament concédant par avance l’intégralité de son patrimoine à venir à l’Opus Dei et l’engageant à ne se marier qu’à l’âge de 37 ans.

Les 22 et 23 septembre 2011, le tribunal correctionnel de Paris examinait un dossier pour lequel étaient renvoyées Claire de S., la directrice de l’école hôtelière Dosnon, ainsi que Agnès D., secrétaire au château de Couvrelles. Ces deux établissements dépendent de l’Association de culture universitaire et technique (ACUT).

A côté des deux prévenues, se trouvait également le représentant moral de l’ACUT.

Le premier jour du procès, plusieurs jeunes femmes se sont succédées à la barre devant le tribunal correctionnel de Paris pour dénoncer les pratiques de l’ACUT et appuyer les déclarations de Catherine Tissier.

Pour la procureure Flavie Le Sueur, le droit du travail a été totalement ignoré. Elle a requis 30.000 euros d’amende contre l’ACUT. Elle a également déclaré que le « statut de numéraire auxiliaire » était « le fondement du dossier », dénonçant « un travail harassant, sept jours sur sept, dix heures par jour ». Elle a enfin rappelé que si la paie de Catherine Tissier était versée sur son compte bancaire, ses chéquiers étaient à disposition de ses employeurs » et « des sommes importantes avaient ainsi été versées à une imprimerie » sans son accord.

La procureure qui n’a pas été convaincue par les explications de la défense et des prévenues, est arrivée à la conclusion que l’école Dosnon était un vivier de main d’œuvre pour le château de Couvrelles.

Elle a requis 6000 euros d’amende dont la moitié avec sursis à l’encontre des deux prévenues.

Source : L’Union / L’Ardennais, Aurélie Beaussart, 22.09.2011 & Le Monde.fr / AFP, 22.09.2011 23.06.2011