4 ans de prison ferme pour la gourelle du Parc d’Accueil

Le 22 janvier 2013, le tribunal correctionnel de Lisieux (Calvados) a condamné Françoise Dercle, leader de la communauté du Parc d’Accueil à cinq ans de prison dont un an avec sursis, et à verser plus de 450 000 euros de dédommagement à la vingtaine de victimes qui se sont portées parties civiles[1].


Une peine exemplaire pour celle qui se faisait appeler la « Reine » et disait incarner le « Saint-Esprit ». Celle qui, sous couvert d’œcuménisme et de recherche spirituelle cachait des pratiques criminelles : sujétion psychique, viols en réunion, attouchements sexuels sur personnes vulnérables, humiliations psychologiques, violences physiques et spoliation – Françoise Dercle a extorqué plus de 400 000 euros aux victimes. Celle qui, jusqu’à son arrestation en juin 2007, obtenait de ses adeptes un total asservissement. Toute puissante, Françoise Dercle organisait des réunions sexuelles : en maîtresse de cérémonie, elle composait les couples, forçant les femmes à avoir des rapports sexuels avec d’autres femme et des mères avec leur fils. Des actes qu’elle légitimait à travers ce qu’elle appelait les « navigations » et qu’elle justifiait en déclarant à la barre : « Oui, j’ai demandé à des mères d’avoir des rapports sexuels avec leurs fils, mais on était dans une vibration, on était dans une autre dimension, la cinquième… ».

Le 28 novembre 2012, Françoise Dercle a comparu lors d’un procès à huis clos pour « abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’un tiers » dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaires. Le procureur de la République de Lisieux, Bruno Dieudonné avait requis la peine maximale dans le cadre de la loi About-Picard, soit 5 ans de prison. S’adressant à Françoise Dercle, il avait déclaré : « Vous avez instauré un système totalitaire ». Les avocats avaient de leur côté démontré que la prévenue demeurait une femme « dangereuse » en diffusant lors de l’audience des vidéos laissant à penser qu’elle a continué à exercer ses activités au-delà de 2007.

Mardi 29 janvier 2013, on apprenait que Françoise Dercle avait fait appel de la décision du tribunal sur le volet pénal et qu’elle restera libre jusqu’à ce nouveau procès devant la Cour d’appel de Caen. Les victimes ont reçu cette nouvelle comme un coup de massue. L’un des douze avocats des parties civiles, Me Pascal Rouiller ne voit dans cet appel « qu’une stratégie maladroite pour échapper à la sanction ». Me Alain Fouquet, quant à lui, espère que le procès sera public.

Source : L’Express, 22/01/2013 & Le Parisien, 22/01/2013 & TF1news, 28/11/2012 & Tendanceouest, 22 et 29/01/2013

[1] Le tribunal avait condamné Françoise Dercle à payer à l’UNADFI les sommes de 5000€ de dommages et intérêts ainsi que 2000€ au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale Scientologie.