23 ans plus tard

Le 20 mars dernier, le Japon commémorait l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo perpétré par la secte Aum pour lequel des membres du groupe, dont le leader Shōkō Asahara, sont condamnés à mort. Pourtant plusieurs groupes liés à Aum existent encore au Japon.

Le transfert dans différents centres de détention de treize membres condamnés pourrait indiquer que leur exécution serait proche1. Pour Taro Takimoto, avocat travaillant avec des proches de disciples d’Aum, l’exécution du gourou est perçue comme la fin d’une histoire tragique pour le Japon mais pourrait entraîner le suicide de fidèles et la désignation d’un nouveau leader. Plusieurs groupes, comme Hikari No Wa (fondé par l’ancien porte-parole d’Aum) ou Aleph, ont été créés à la suite de l’arrestation d’Asahara et compteraient près de 2000 fidèles, taisant leurs liens avec Aum. Pourtant, lors de perquisitions dans des locaux d’Aleph, les autorités ont trouvé plusieurs enregistrements d’Asahara ainsi qu’un type de casque utilisé par les adeptes d’Aum, casque qui les connecterait aux ondes cérébrales du gourou.

Pour Kimiaki Nishida, professeur de psychologie à l’université de Risho et président de la Japan Society for Cult Prevention and Recovery, il reste des inconnues sur Aum et sur les attentats de Tokyo. L’exécution des principaux protagonistes risquent d’empêcher que la vérité soit faite et que les réelles motivations de leurs actes terroristes soient connues.

(Sources: Les Echos, 14.03.2018 & Liberation, 18.03.2018 & 20.03.2018 & The Japan Times, 19.03.2018)