Rencontre chrétienne de l’ennéagramme

Dans un article « Apprenez à vous connaître grâce à l’ennéagramme » et sous deux rubriques : « Bien vivre » et « Spiritualité », le journal La Vie présente un événement « phare » : « les Rencontres chrétiennes de l’ennéagramme » qui auront lieu, du 9 au 11 novembre 2013, à Saint-Etienne (42). Ces « rencontres » sont organisées par le diocèse de Saint-Etienne et La Vie.


L’événement a été « élaboré » en collaboration avec le Centre d’études de l’ennéagramme (CEE) et en partenariat avec la radio RCF Saint-Etienne.

Le postulat de ces « rencontres » est de mieux se connaître et d’identifier les traits de sa personnalité à travers l’Ennéagramme. Plus de 600 personnes sont attendues dont de nombreux auteurs-conférenciers : théologiens, philosophes, psychologues…

Source : La Vie, Albert Fauré, 27.06.2013

Rappelons que l’ennéagramme se présente comme un modèle de la structure de la personne humaine. Ce modèle aboutit à neuf configurations différentes de la personnalité : le perfectionniste, l’altruiste, le battant, le romantique, l’observateur, le loyaliste, l’épicurien, le chef, le médiateur.

Dans le dossier du mois de juin 2011, l’UNADFI avait rendu compte du débat que soulevait la pratique de l’ennéagramme.
Ainsi, en 2003, le Conseil pontifical pour la culture et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux avaient mis en garde contre l’ennéagramme dans un document commun consacré au Nouvel Age… Selon ces deux structures, l’ennéagramme utilisé « comme instrument de croissance spirituelle, introduit une ambiguïté dans la doctrine et la pratique de la foi chrétienne ».
Néanmoins, selon un article de La Croix (La Croix, Claire Lesegretain, 15.06.2011), plusieurs instituts religieux, des animateurs dans des centres spirituels, des thérapeutes qui animent des sessions en milieu chrétien… proposent de nombreuses initiations à l’ennéagramme par le biais du développement personnel. Selon ses promoteurs, cet outil aiderait à repérer quel « évitement compulsif » est adopté le plus fréquemment par une personne en fonction de blessures d’enfance, ou bien encore « à mieux comprendre les réactions et les motivations intérieures des personnes »…

Suite à l’article de La Croix mentionné ci-dessus, la Coordination « Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires » de la Conférence des évêques de France avait apporté quelques« précisions » :
La Coordination avait ainsi rappelé que si l’ennéagramme peut être considéré comme un outil de connaissance de soi « non validé cependant par des études universitaires », il ne peut être privilégié ni surtout dissocié d’une démarche d’ensemble ou d’une vision spirituelle plus large. Il « a sa cohérence propre » mais ne peut pas « avoir de prétention théologique ». Enfin la Coordination ne trouvait pas inutile de situer l’ennéagramme dans son « histoire », demandant s’il faut « distinguer la compréhension actuelle que l’on peut avoir de l’ennéagramme et la référence à la pensée de Gurdjieff ».[1]

La Coordination terminait sa réflexion en affirmant « exercer une mission de vigilance et de discernement ecclésial, dans un contexte marqué par une dispersion des recherches et le développement, direct ou plus subtil de nouveaux types de dérives ».

Source : La Croix, Mgr André Dupleix & Mgr Denis Lecompte & M. Bertran Chaudet, juin 2011

[1] Lire [« Le système Gurdjieff, 1ère partie et 2ème partie » dans Bulles et d’autres informations sur [l’ennéagramme sur ce site.