Des pistes pour éviter les charlatans

Le domaine du bien-être connait un développement sans précédent, mais étant peu encadré, les dérives sont nombreuses. Aussi, dans un article publié dans sa rubrique « bien-être », le Figaro Madame tente d’alerter sur les signes permettant de distinguer les pratiques charlatanesques de celles sans danger.

Bruno Falissard, professeur de santé publique à l’Université de Paris- Saclay et spécialiste des « médecines alternatives » à l’Inserm, prévient qu’il faut s’informer en amont sur la formation d’un thérapeute avant de le consulter car « aujourd’hui chacun peut se déclarer hypnothérapeute ou encore cryothérapeute sans formation ». Il convient aussi de se méfier si le thérapeute a obtenu son diplôme au bout de quelques heures de cours. Bruno Falissard regrette le « manque d’organisation et de réglementation de ces professions ». Joséphine Cesbron, présidente de l’Unadfi, déplore elle aussi qu’« il n’existe pas de cadre officiel pour surveiller ou sanctionner les praticiens déviants ».

Bruno Falissard recommande de consulter plutôt un thérapeute déjà professionnel de santé. D’ailleurs certaines pratiques comme l’acupuncture ne sont ouvertes qu’aux personnes travaillant déjà dans le champ de la santé. Et le Conseil de l’Ordre de Haute Garonne précise que « des thérapeutes non médecins pratiquant l’acupuncture réalisent un exercice illégal de la médecine ».

Pour Bruno Falissard un thérapeute sérieux ne se substituera jamais au médecin. Il proposera de soulager, mais pas de soigner. Aussi, toute remise en cause de l’institution médicale, incitation à ne plus y avoir recours, sont des signes qui doivent alerter. Si à cela s’ajoutent des promesses de guérison miraculeuse il faut fuir. Joséphine Cesbron observe que « les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique relèvent le plus souvent de la croyance ou de la « pensée magique », ajoutant : « on croit en l’homéopathie ou au reiki, mais pas à la gastro-entérologie ». Enfin, insiste la présidente de l’Unadfi, « le praticien ne doit pas s’immiscer dans la vie de ses clients, ni les pousser à rompre tout contact avec leurs proches ».

Attirant principalement des personnes vulnérables en recherche d’une amélioration de leur état général, l’emprise d’un pseudo thérapeute sur un patient peut avoir de graves conséquences, de l’escroquerie financière à l’abus sexuel et à la perte de chance de guérison.

(Source : Le Figaro Madame, 20.12.2019)

  • Auteur : Unadfi