La foi est un droit, sa fraude est un crime

Le ministère des Cultes et des Religions a engagé des mesures fermes à l’encontre de deux médiums autoproclamés, accusés d’avoir diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de rituels ésotériques comprenant aspersion d’eau bénite, exorcismes, traitements de maladies et récitations de mantras.

Les autorités cambodgiennes dénoncent des atteintes aux traditions culturelles, au bouddhisme et à l’ordre social. Le Premier ministre Hun Manet a ordonné, lors du dernier Conseil des ministres, un durcissement des mesures face à la multiplication de ces pratiques : « La foi religieuse est un droit individuel, mais son exploitation à des fins commerciales ou frauduleuses constitue un crime ».

Les autorités religieuses de Phnom Penh ont ainsi convoqué Nop Sakda (alias Kru Angkam) et Thong Sokhom (alias Phnom Kulen), respectivement actifs dans les districts de Prek Pnov et Sen Sok, qu’ils ont sommés de cesser leurs activités, jugées nuisibles à la sécurité publique, et de supprimer tout contenu en ligne lié à leurs pratiques. Les deux hommes ont signé un engagement formel en ce sens.

Tep Kang, directeur du Département des Cultes et de la Religion, a rappelé que si la liberté de religion est garantie par la loi cambodgienne, elle ne doit en aucun cas perturber l’ordre public ni compromettre l’harmonie interreligieuse. Il a exigé la suppression immédiate de tous les contenus liés aux rituels diffusés sur les réseaux sociaux.

Dans une déclaration écrite, Thong Sokhom a reconnu ses torts et s’est engagé à ne plus diffuser de contenus susceptibles de porter atteinte aux valeurs religieuses et sociales du pays.

Le gouvernement cambodgien, lui, entend poursuivre la régulation de l’espace religieux, notamment dans sa dimension numérique, « afin de préserver la stabilité culturelle et spirituelle du royaume ». 

(Source : Khmer Times, 27.05.2025)

  • Auteur : Unadfi