
En Catalogne, les retraites à l’ayahuasca séduisent une clientèle internationale, dont une forte proportion de Français. Mais derrière une quête de bien-être se cache surtout un marché florissant nourri par un flou juridique, faisant fi des risques sanitaires.
Entre mer et montagne, la Catalogne s’impose comme une nouvelle terre de ressourcement. Parmi les retraites spirituelles proposées, celles à l’ayahuasca connaissent un essor fulgurant. Originaire d’Amérique du Sud, cette boisson hallucinogène attire autant les curieux en quête de bien-être que des personnes cherchant à soigner des blessures.
En France, la substance est interdite en raison de sa teneur en DMT, molécule psychotrope. En Espagne, l’absence de réglementation claire a favorisé l’émergence d’un marché qui ne cesse de croître. Plus de 187 retraites sont actuellement recensées dans le pays, dont une vingtaine en Catalogne. Les tarifs varient de 500 € à 7 000 €, selon la durée du séjour et le confort des installations.
À FloreSiendo, dirigé par le psychologue Sergio Sanz Navarro, les retraites se déroulent sans chamans mais avec des « facilitateurs » qui accompagnent les participants. La moitié de la clientèle est française.
Reste que « le manque de régulation et d’encadrement médical ouvre la voie à des dérives, avec parfois des mélanges de substances dangereuses », prévient Oscar Palet Sanandreu, avocat spécialisé en droit pénal international, appelant à instaurer un cadre légal plus strict. Aujourd’hui, si les consommateurs ne risquent rien, les organisateurs restent sous la menace de poursuites.
(Source : Equinox, 27.08.2025)
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