Trois chercheurs suisses et anglais ont procédé à une analyse linguistique pour voir s’il existait des points communs sémantiques entre les théories du complot. Pour eux, celles-ci sont très interconnectées contrairement aux textes jugés fiables qui s’appuient sur des sources.
Les chercheurs de l’Université de Neuchâtel (Suisse) et de Warwick (Angleterre) livrent le résultat de leur travail effectué à partir d’un corpus d’environ 100 000 textes dont 1/4 est étiqueté « complotiste » et les 3 autres quarts « non complotistes ». Selon eux, les textes conspirationnistes, bien qu’hétérogènes, sont liés les uns aux autres. Chaque théorie du complot serait rattachée à une autre. Leurs auteurs se serviraient d’une autre thèse conspirationniste pour valider la leur. Pour autant, en dépit d’un lexique commun, il n’y pas nécessairement de cohérence entre ces théories. Une étude de 2012 de l’Université de Lille avait d’ailleurs souligné ce paradoxe avec un exemple parlant : parmi les Américains qui croyaient que Ben Laden était déjà mort au moment où les soldats ont débarqué chez lui en mai 2011, beaucoup soutenaient également que l’Afghan était toujours en vie après le départ de l’armée américaine. À l’inverse, les textes « non complotistes » se fondent sur des sources moins interconnectées et plus sourcées.
(Source : Sciencepresse.qc.ca, 14.11.2022)