Dans Les faux savants-Plongée au coeur du complotisme scientifique-, Laurent Foiry analyse le phénomène complotiste. Pour lui, le remède reste la pédagogie.
Depuis l’émergence du Covid-19 en 2020, de nombreuses théories du complot se sont propagées pour expliquer la pandémie : virus créé par Big Pharma, présence de puces électroniques dans les vaccins afin de contrôler la population, … Le biologiste Laurent Foiry considère que ces théories sont poussées par l’émotion, qui prendrait le pas sur la raison dans des situations d’incertitudes. Ce comportement pousse à douter de tout, y compris des instances scientifiques, et un phénomène nommé « dénialisme », soit le rejet du consensus scientifique, se décline sur une large palette : platisme, climato-scepticisme ou, comme observé pendant la pandémie, viro-dénialisme.
Le biologiste distingue deux profils d’individus dans le complotisme : les gourous et les adeptes. Les gourous, qui manipulent les adeptes, auraient un objectif en tête, qu’il soit politique, religieux, ou encore économique. Dans ce dernier cas, selon le chercheur, « il y a souvent la volonté de monétiser la crédulité des gens en leur vendant par exemple des formations ou des livres », dans une dimension qu’il nomme « conspi-business ». Quant aux adeptes, loin de l’image stéréotypée de personnes ignorantes ou naïves, ils s’agiraient d’individus cultivés et curieux, s’estimant capables de faire leurs propres recherches. Selon Laurent Foiry, c’est la peur qui les amène à sombrer dans la paranoïa et à adhérer à des théories farfelues.
Pour le biologiste, la pédagogie constitue un remède central dans la lutte contre le complotisme scientifique. Il estime ainsi que l’école pourrait jouer un rôle majeur en se chargeant d’apprendre aux enfants à exercer leur esprit critique de manière constructive.
(Source : RTS, 14.10.2024)