Théories conspirationnistes et politique 

Le magazine Slate s’est intéressé au rôle politique des influenceurs complotistes et des plateformes alternatives sur lesquelles ils propagent de multiples théories conspirationnistes sans aucun contrôle.

Sur ces comptes, ils dénoncent la censure dans un premier temps. Ils s’insurgent ensuite contre la politique sanitaire mise en place dans le cadre de la lutte contre le Covid 19 qui, selon eux, vient simplement servir « une dictature mondiale numérique où l’intelligence artificielle dominerait l’humain ».

Il faut rappeler que ces dernières années beaucoup de comptes conspirationnistes ont été bannis des réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Instagram. Des adeptes de ces complosphères ont alors rejoint d’autres plateformes alternatives, comme Telegram. Ainsi, en toute impunité, des informations au caractère parfois antisémite prospèrent, comme sur le fil Telegram « Le Grand Réveil », qui compte plus de 100 000 abonnés aujourd’hui. Un vidéaste conspirationniste comme Silvano Trotta a réuni 130 000 personnes autour de lui grâce à ce même réseau social. Il y relaie des thèses douteuses sur le Covid-19 mais aussi sur le « deep state » (« l’Etat profond »), expression tirée d’une théorie complotiste selon laquelle une élite mondiale gouvernerait le monde secrètement. Selon le politologue Julien Giry, deux types de publics sont enclins à rejoindre ces groupes : ceux dont le lien avec les théories conspirationnistes préexistait à la pandémie et ceux pour qui celle-ci a constitué une « porte d’entrée » vers ces idées. Reste à savoir si la double défiance pour les informations issues des médias traditionnels et pour le pouvoir politique se traduira de la même manière qu’aux Etats-Unis lors de l’élection présidentielle en avril 2022. Le directeur du site Conspiracy Watch formule cette inquiétude : « Ma grande question serait de savoir si l’on va voir en France une réédition de ce qu’il s’est passé lors de l’élection de Joe Biden, c’est-à-dire une fraction de l’opinion publique persuadée que l’élection a été volée, qu’il y a eu des fraudes. En clair, une remise en question de la légitimité du vainqueur ». (Source : Slate, 07.01.2022)

  • Auteur : Unadfi