Il fabriquait des armes à feu avec des imprimantes 3D 

Pascal Tribout, décrit comme une « bombe à retardement » par la Couronne, devra répondre d’accusations de fabrication d’armes à feu et divulgation de propos haineux. Cet homme de 37 ans, résidant à Saint-Joseph-du-Lac, a été arrêté après une enquête approfondie qui a débuté en novembre 2023, à la suite d’une dénonciation du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Pascal Tribout, influencé par des théories du complot, citait Hitler et exprimait ouvertement sa haine envers les Juifs, qu’il accusait de créer la pandémie de Covid-19. Sur un forum antisémite, il prônait des exécutions violentes et exprimait des intentions meurtrières.

Lors d’une perquisition menée en juin 2024 par une cinquantaine d’agents, les forces de l’ordre ont découvert, dans son condominium, un véritable atelier clandestin, équipé de treize imprimantes 3D, utilisées pour la fabrication d’armes à feu. Des dizaines de carcasses d’armes semi-automatiques en cours de production, des livres de propagande nazie, et divers objets imprimés en 3D comme des poings américains et des dagues, ont également été saisis. Malgré la découverte que certaines armes n’étaient pas encore fonctionnelles, le procureur de la Couronne a comparé l’état de ces armes à celui d’une bombe incomplète, soulignant la dangerosité potentielle de Tribout.

L’enquête a aussi révélé que le trentenaire consommait quotidiennement des amphétamines et qu’il avait menti à propos de la mort de sa prétendue conjointe, qui était en réalité bien vivante et ne l’avait jamais considéré comme un partenaire amoureux. Bien que Tribout bénéficie encore de la présomption d’innocence, son profil psychologique, qualifié de « belliqueux, antigouvernemental et antisémite », et ses activités suspectes ont conduit à son maintien en détention jusqu’à la fin du processus judiciaire.

Il est le premier Canadien à être accusé en vertu des nouvelles dispositions de l’ancien projet de loi C-21 faisant force de loi depuis décembre 2023, qui criminalisent la possession et la distribution de données permettant la fabrication d’armes à feu par imprimante 3D. La juge Nancy McKenna a rejeté sa demande de libération sous condition, arguant que sa participation à une « thérapie de dépolarisation » serait insuffisante pour atténuer les risques qu’il représente. Le dossier de Tribout reviendra en cour le mois prochain, alors que le gouvernement continue de durcir les lois contre les « armes fantômes ». 

(Source : La Presse, 14.08.2024)

  • Auteur : Unadfi