La Revue des Parents, dans sa rubrique « portrait », donne la parole à Catherine Picard, présidente de l’UNADFI.
Co-auteure d’une loi votée en 2001 renforçant la prévention et la répression des mouvements sectaires et qui porte son nom, Catherine Picard explique : « Je n’étais touchée ni de près ni de loin par le phénomène sectaire avant de devenir parlementaire ». Elle ajoute que « tout ce qui porte atteinte à la dignité des personnes n’est pas compatible avec la République ».
En 2004, l’UNADFI lui demande de prendre sa présidence, la loi About-Picard lui ayant donné une stature nationale et facilité des contacts avec les parlementaires et l’étranger.
Six ans plus tard, Catherine Picard dresse « un sombre tableau de la situation ». « Faute d’argent », l’UNADFI va peut-être devoir quitter ses locaux dans le XVIIIe arrondissement de Paris. L’association a un financement public et « s’il n’y a pas de volonté politique, on ne peut pas continuer ».
Dans la lutte contre les mouvements sectaires, comme dans de nombreux autres domaines, l’Etat se désengage. Elle observe le double discours ambiant : d’un côté « on met en avant la MIVILUDES » et d’un autre côté, « on baisse les subventions aux associations ».
Catherine Picard déplore devoir consacrer trop d’énergie « à éviter la casse », ce qui « empêche le travail de prospective ».
Elle estime que la question des sectes dépasse le clivage droite-gauche. « Il y a les valeurs républicaines face aux valeurs libérales ». Les « ultra-libéraux » qui se moquent de la question de la laïcité, « traitent au gré à gré avec les communautés ». Or, les mouvements sectaires sont une forme de « communautarisation de la société ».
Source : La Revue des Parents, Bruno Quattrone, septembre 2010