Au départ, il s’agissait d’une « blague » lancée sur TikTok. Mais la plaisanterie baptisée « Szon Patrol », littéralement « patrouille antiputes », inquiète désormais tout le pays.

Depuis cet été, des adolescents polonais, vêtus de gilets fluorescents, filment et humilient des jeunes filles jugées « trop provocantes », avant de diffuser les images sur les réseaux sociaux accompagnées de commentaires misogynes. L’initiative, de mauvais goût, a rapidement pris de l’ampleur : on parle aujourd’hui de véritable campagne de harcèlement sexiste. Les victimes, souvent âgées de 13 à 17 ans, subissent moqueries, insultes et isolement social. Certaines, traumatisées, ont dû quitter leur établissement scolaire.

Pour le psychologue Patryk Hałajczak, il s’agit d’un « rituel de masculinité pervers », reflet d’une culture en ligne où les garçons cherchent à affirmer leur pouvoir sur les filles. Le phénomène s’inscrit dans la « manosphère » polonaise, un ensemble de communautés virtuelles diffusant des messages misogynes.

Et le phénomène fait boule de neige. Sept millions de personnes auraient déjà été exposées. Face à l’ampleur du scandale, les autorités polonaises ont demandé à Meta et TikTok de supprimer ces contenus. Le ministère de l’Éducation prévoit, pour sa part, la diffusion de supports pédagogiques pour sensibiliser élèves et enseignants. Mais le combat est loin d’être fini. Les vidéos continuent de circuler dans des groupes privés. Des experts appellent à une régulation plus stricte des réseaux sociaux, notamment pour les mineurs.  

(Source : Slate, 09.10.2025)

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