Le pape Léon XIV veut « mieux encadrer » l’organisation 

Depuis le succès du Da Vinci Code, l’Opus Dei vit avec une réputation sulfureuse de secte secrète et influente. Le pape François a imposé une réforme limitant l’autonomie de l’Opus Dei. Léon XIV, son successeur, veut aller plus loin en finalisant de nouveaux statuts pour mieux encadrer l’organisation.

Fondée en 1928 par Josemaría Escrivá, l’Opus Dei revendique 90 000 membres, principalement en Europe et en Amérique latine. Contrairement aux clichés, il ne s’agit pas d’un ordre religieux. La majorité de ses membres sont mariés et vivent dans la société. Seule une minorité, les « numéraires », adopte le célibat et la vie communautaire. Tous insistent sur l’importance donnée à la sanctification de la vie ordinaire.

Mais l’organisation est surtout marquée par son image de secret et par plusieurs scandales. En Argentine, plus de 40 femmes disent avoir été exploitées comme domestiques non rémunérées. D’autres affaires de violences sexuelles ont également entaché sa réputation. L’Opus Dei nie ces accusations et évoque des « récits faux et instrumentalisés ».

Sous le pape François, l’Opus Dei a été contraint de réviser ses statuts. Son supérieur n’a plus le rang d’évêque, l’organisation ne peut plus fonctionner de façon autonome par rapport aux diocèses locaux et le Vatican s’est réservé un droit d’intervention.

Arrivé au printemps dernier, le nouveau pape Léon XIV, ancien évêque au Pérou et premier pontife américain, entend poursuivre ce processus. Ayant lui-même côtoyé de près l’influence de l’Opus Dei au Pérou, il cherche à encadrer davantage son autorité et à favoriser une intégration plus ouverte dans la vie des Églises locales. Il a annoncé vouloir « réviser les statuts de l’organisation ». L’Opus Dei se trouve ainsi à un tournant. Son avenir dépend désormais de la ligne que le pape Léon XIV imposera. 

(Source : The Telegraph, 14.09.2025)

  • Auteur : Unadfi