Sans Florent Descroix, le procès « Athanor » n’aurait sans doute jamais eu lieu. Ce trentenaire montpelliérain est celui qui a donné l’alerte sur Jorge Martins Correia, pseudo-psychothérapeute condamné pour viols et agressions sexuelles sous emprise et psychotropes.
Comédien amateur, Florent Descroix partageait une solide amitié avec un groupe de théâtre. Mais en 2019, quatre de ses amis sont happés par les « thérapies » de Jorge Martins Correia à Montpellier. Rapidement, ils rejoignent la colocation « Athanor », où le gourou impose polyamour, drogues et pratiques sexuelles prétendument thérapeutiques.
« On les voyait s’éloigner, couper les ponts, ne parler que de tarot ou de Jorge », se souvient Florent, 32 ans. Inquiet, il commence à enquêter. Il découvre les dérives du pseudo-thérapeute, contacte d’anciens membres brisés et finit par s’infiltrer lui-même à des séances, micro caché. Il y observe des humiliations collectives, de la violence et des pratiques sans consentement. « C’était une culture du viol maquillée en thérapie », témoigne-t-il.
Florent contacte la Miviludes, dépose une main courante et alerte sans relâche. Ses signalements s’additionnent à ceux d’autres victimes, déclenchant une enquête. En 2021, Jorge Martins Correia est arrêté et incarcéré. Il vient d’être condamné à 18 ans de réclusion. Présent au procès, Florent a découvert que l’ampleur des violences dépassait ses pires soupçons. Et aujourd’hui, il insiste : « Posez des questions à vos proches. Écoutez-les. C’est parfois la seule façon de les sauver ».
(Source : France 3, 25.09.2025)
