
La médecine fondée sur les preuves (Evidence-Based Medicine) constitue un rempart essentiel contre les pratiques issues du charlatanisme en évaluant objectivement l’efficacité des traitements par des essais cliniques randomisés contrôlés en double aveugle. Cette approche méthodologique, généralisée dans les années 1990, permet de distinguer les thérapies efficaces de celles qui ne dépassent pas l’effet placebo.
La nécessité d’évaluer l’efficacité d’un traitement médical est ancienne. Déjà en 1784 le mesmérisme a été démasqué par les commissions royales de Louis XVI. L’homéopathie, créée par Hahnemann en 1796, a connu un essor au XIXe siècle mais s’est révélée équivalente à un placebo selon les études modernes, conduisant à son déremboursement en France en 2021.
Malgré ces preuves scientifiques, l’industrie homéopathique maintient une « fabrique du doute » par le lobbying, la formation de professionnels de santé et le financement de thèses universitaires dans des laboratoires CNRS. Cette stratégie explique pourquoi 83% des Français restent favorables à l’homéopathie et 33% croient encore à son efficacité scientifique. L’article souligne le lien entre le recours à l’homéopathie et la méfiance vaccinale, alimentant les théories complotistes. Face à la désinformation croissante sur les réseaux sociaux, l’éducation du public aux méthodes de la médecine fondée sur les preuves devient cruciale pour protéger la santé publique.
(Source : Afis, 31.08.2025)