
Les écoles Steiner-Waldorf revendiquent une pédagogie alternative comme les méthodes Freinet ou Montessori. Sauf que derrière la leur se cache une filiation avec l’anthroposophie, doctrine ésotérique de Rudolf Steiner, qui suscite depuis longtemps la méfiance des pouvoirs publics.
En France, dix-sept établissements Steiner-Waldorf, principalement hors contrat, scolarisent près de 2 000 élèves. La Miviludes les surveille depuis plus de dix ans, évoquant un manque de transparence doctrinale et des doutes sur le respect du socle commun de connaissances.
Selon un recensement de Mediapart, pas moins de soixante-dix inspections ont été menées en vingt ans. Les rapports font état de lacunes récurrentes : absence d’évaluation claire, faiblesses en sciences et en éducation aux médias, représentations du monde jugées problématiques.
Le sociologue Pierre Merle estime que « ces constats devraient logiquement conduire à des fermetures ». Dans les faits, seules trois écoles ont cessé leur activité depuis 2021, à Bagnères-de-Bigorre, Jurançon et Resson. Les autorités ont pointé tour à tour des manquements pédagogiques, administratifs et des risques pour la sécurité des élèves.
La Fédération des écoles Steiner-Waldorf se défend. Elle dénonce des contrôles « brutaux », une méconnaissance de ses méthodes et assure afficher 95 % de réussite au baccalauréat.
La question de la régulation des établissements hors contrat reste au cœur du débat. L’ouverture d’une école ne nécessite qu’une simple déclaration alors que sa fermeture demeure complexe et relève uniquement des préfectures. Pour plusieurs syndicats et inspecteurs, « le cadre légal est insuffisant ».
(Source : Mediapart, 06.09.2025
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