Dans un rapport publié récemment, la Haute Assemblée recommande le déremboursement des consultations d’ostéopathie et de chiropraxie par les mutuelles. Ce projet, destiné à redresser les comptes de la Sécurité sociale, provoque une levée de boucliers chez les professionnels du secteur.
À Poitiers, Étienne Lascaux, ostéopathe installé depuis quatre ans, ne cache pas sa colère. Pour lui, cette initiative s’inscrit dans une série d’attaques récurrentes, souvent portées par des médecins et kinésithérapeutes, qui remettent en cause la validité scientifique des soins ostéopathiques. « C’est de l’ostéobashing », rétorque-t-il.
La profession, reconnue par la loi Kouchner de 2002 et récemment intégrée au Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS), voit son existence de nouveau questionnée. La reconnaissance administrative ne semble pas suffire à convaincre tous les décideurs.
Le président du Syndicat Français des Ostéopathes (SFDO), Philippe Sterligot, s’inquiète des conséquences pour les patients et les praticiens : « Deux tiers de nos patients sont remboursés par les mutuelles. Sans cela, beaucoup n’y auront plus accès ». Il prévient également d’un effet boomerang. Selon lui, « moins de recours à l’ostéopathie, c’est plus d’imagerie, de médicaments et d’arrêts de travail », explique-t-il.
Selon une enquête Odoxa, 53 % des Français ont consulté un ostéopathe ces cinq dernières années, et 86 % leur font confiance. SFDO ne comprend donc pas « la méfiance politique actuelle qui contraste avec la popularité croissante de l’ostéopathie ».
Face à ce qu’ils considèrent comme une menace, les syndicats montent au front. Ils ont lancé une pétition en ligne, qui a déjà recueilli 45 000 signatures, et envoyé des courriers aux parlementaires. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale sera discuté en septembre à l’Assemblée nationale. Les ostéopathes espèrent bien y faire entendre leur voix.
(Source : France 3 Régions, 29.07.2025)
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