Le directeur des moines Shaolin limogé

Le très médiatique abbé du temple Shaolin, Shi Yongxin, va être démis de ses fonctions à la suite d’une série de scandales. L’annonce a été faite par l’Association bouddhiste de Chine.

Surnommé le « moine patron » pour son rôle dans la transformation commerciale du célèbre temple Shaolin, Shi Yongxin est soupçonné d’avoir détourné des fonds destinés aux projets du temple et d’avoir entretenu des relations intimes avec plusieurs femmes, donnant lieu à la naissance d’enfants illégitimes. Ces accusations, relayées par un communiqué officiel du temple, font l’objet d’une enquête conjointe menée par plusieurs services.

L’affaire, qui secoue la communauté bouddhiste et les réseaux sociaux chinois (plus de 560 millions de vues sur Weibo), n’est pas sans précédent. Shi Yongxin avait déjà été visé par des accusations similaires en 2015. Il avait alors nié en bloc et les avait qualifiées de « calomnies malveillantes ».

Âgé de 59 ans, Shi Yongxin dirigeait le temple depuis 1999. Il a largement contribué au rayonnement international de ce berceau du kung-fu chinois. Mais ses ambitions économiques (ouverture d’entreprises à l’étranger, vie de luxe présumée) suscitaient de plus en plus de critiques au sein de la sphère religieuse. Élu vice-président de l’Association bouddhiste de Chine en 2002, il a également siégé en tant que représentant à l’Assemblée nationale populaire, l’organe législatif suprême du pays.

Son certificat d’ordination a été annulé. L’Association bouddhiste a dénoncé des agissements « extrêmement préjudiciables » à l’image des moines et soutient une sanction « conforme à la loi ». La chute du moine aux affaires met en lumière la surveillance étroite exercée par Pékin sur les leaders religieux et les limites imposées à leur influence.  

(Sources : Le Télégramme & Le Figaro, 28.07.2025)

  • Auteur : Unadfi